Lyon. 4ème mardi de la colère : grande journée de mobilisation du personnel hospitalier

 A Lyon, pour la 3 ème fois depuis le 26 mai, le personnel hospitalier se mobilise. 6000 manifestants selon la police, 12 000 selon les organisateurs ont rejoint le cortège. Ils revendiquent plus de moyens pour l'hôpital public.
Une délégation est reçue à l'Agence régionale de santé





 

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Ils sont 12 000 manifestants selon les organisateurs  et 6000 selon la police, à manifester dans les rues de Lyon pour réclamer plus de moyens dans les rues de Lyon. Une délégation est actuellement reçue à l'Agence Régionale de Santé. De retour dans la rue pour clamer leur épuisement face au manque de moyens de l'hôpital public, des milliers de soignants du public et du privé.

Des projectiles auraient été lancés sur les forces de l'ordre, qui ont fait usage des lacrymos et ont repoussé la tête de cortège, à l'angle de la rue Garibaldi et de l'avenue Félix-Faure. Tout le secteur est bouclé. 

 

Hasard du calendrier, ce "mardi de la colère" tombe le jour de la visite d'Emmanuel Macron dans les laboratoires Sanofi à Marcy-l'Etoile. En choisissant la date du 16 juin, les organisations syndicales et les collectifs entendent maintenir la pression, alors que le "Ségur de la Santé",  cette concertation visant à refondre le système hospitalier en 7 semaines, doit rendre ces conclusions avant le 14 juillet. 

Une crise gérée mais à quel prix ?

Le "Ségur de la Santé" laisse les syndicats et les collectifs dubitatifs, aucune mesure financière n'ayant été annoncée. 

Les revendications portent principalement sur l'arrêt des fermetures de lits, le recrutement de personnel et les revalorisations salariales. Le personnel hospitalier attend qu'une enveloppe soit consacrée à l'hôpital public. "L'Etat a prêté 5 milliards d'euros pour sauver Renault et rien pour l'hôpital" s'emporte Gaël Lebon secrétaire CGT de l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon.

Selon l'organisation syndicale, le discours d'Emmanuel Macron dimanche 14 juin n'a pas été à la hauteur de l'enjeu. Si le président à salué l'action des soignants durant la crise, la crise du Covid-19 a révélé massivement les failles du système hospitalier, " Emmanuel Macron remercie les soignants mais la crise a été gérée au détriment des autres malades. On a privilégié les patients atteints du Covid, ceux atteints d'autres pathologies ont été oubliés" déplore Gaël Lebon.

Le syndicat Sud Santé qui a claqué a porte du Ségur de la Santé a aussi appeller à manifester. Selon la représente Sud Santé de l'Hôpital Edouard Herriot, Chaibia Janssen, "le Ségur est un dialogue de sourds", une concertation dans laquelle les professions paramédicales ne se sentent pas représentées. La priorité est de revaloriser les salaires et "non les carrières qui rallongent les années d'activité, comme évoqué autour de la table du Ségur" . "Nous demandons 300 euros net" revendique Chaïba Janssen qui dénonce la paupérisation des agents hospitaliers. 

" Comment prendre soin de l'autre quand on est dans cet état là ? Accompagner des malades, tenir la main d'une personne mourante, ça a de la valeur".

Une grande déception

Lors de son discours à Mulhouse le 25 mars dernier, en pleine crise sanitaire, Emmanuel Macron avait soulevé l'espoir des agents hospitaliers en promettant "un plan massif" pour l'hôpital. Trois mois plus tard, la forte mobilisation témoigne de la déception. "On a cru qu'il avait compris, puis le temps a passé, le déconfinement est arrivé et les problèmes sont les mêmes." La représentante syndicale égrène les difficultés : "les agents continuent de porter les mêmes sacs poubelles en guise de surblouse, il manque des gants….les gens sont épuisés".

D'autres rassemblements 

Ce mardi 16 juin matin, des rassemblements de personnels médicaux  et paramédicaux se sont tenus aux abords des établissements de santé avant de rejoindre le cortège.

A Bourg-en-Bresse, une centaine de personnes, encouragée par les klaxons des passants s'est réunie devant l'hôpital Fleyriat. La CFDT réclame l'extension de la prime Covid. Dans l'Ain, la prime a été fixée à 500 euros. Une prime de 1500 euros pourra être allouée à certains soignants sous conditions. "On trouve cela aberrant, ça devient une prime au mérite, ce qui n'était pas l'idée de départ, on a tous été très mobilisés dans la lutte contre le Covid" s'indigne Marie-Laure Gete-Brevet, secrétaire CFDT Santé-Sociaux de l'Ain.

Dans l'Ain, la prime a été fixée à 500 euros. Une prime de 1500 euros pourra être allouée à certains soignants sous conditions. "On trouve cela aberrant, ça devient une prime au mérite, ce qui n'était pas l'idée de départ, on a tous été très mobilisés dans la lutte contre le Covid" s'indigne Marie-Laure Gete-Brevet, secrétaire CFDT Santé-Sociaux de l'Ain.

Dans la Drôme, à Valence, 3000 manifestants selon les syndicats se sont rassemblés. Une mobilisation au-delà des espérances des organisateurs. Dans le cortège, au côté des personnels hospitaliers, la Confédération paysanne et des citoyens. "Ceux qui ont applaudi au balcon sont venus nous soutenir" témoigne Karim Chkeri, secrétaire de la CGT au CHU de Valence. Les revendications des agents hospitaliers ont conquis les consciences  " tout le monde se sent maintenant concerné par l'hôpital public".

Revigoré par cette mobilisation, le personnel hospitalier compte bien poursuivre son bras de fer et a la ferme intention de mobiliser de nouveau avant le 14 juillet, une date symbolique : Emmanuel Macron souhaitait ce jour-là rendre hommage aux soignants. Ceux là pourraient rejoindre un tout autre cortège.

 

 

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