La hausse des prix des matières premières touche aussi le secteur des pompes funèbres. À quelques jours du 1er novembre, des responsables d'agences funéraires se confient sur les difficultés actuelles.
Derrière le marketing sobre qui s'affiche sur les façades des agences funéraires, on pourrait croire que les prix des biens et services proposés par les entreprises du secteur sont intangibles. Que le catalogue proposé aux clients est gravé dans le marbre. C'est faux. Comme de nombreux autres secteurs de l'économie, les obsèques sont touchées par l'inflation du coût des matières premières qui se fait durement ressentir en France depuis quelques mois.
Ainsi, la hausse continue du prix du bois se répercute sur les cercueils. À l'approche de la Toussaint, c'est ce que constate la directrice des pompes funèbres Bonnel, basées dans plusieurs communes de la métropole lyonnaise. "Comme tout le monde, on fait face à la hausse des prix des carburants et du bois. On essaye de répercuter la hausse du prix du carburant le moins possible pour les déplacements et pour les cercueils les prix n'ont pas bougé depuis cinq ans. Je ne répercute pas encore la hausse du prix du bois, mais on sera peut-être contraint de le faire l'année prochaine. La Chine achète du bois français, ce qui accentue encore la pénurie", raconte la cheffe d'entreprise.
"Je ne répercute pas encore la hausse du prix du bois, mais on sera peut-être contraint de le faire l'année prochaine"
la directrice des pompes funèbres Bonnel
Le discours est assez identique au pôle funéraire public de la métropole de Lyon à la Croix-Rousse dans le 4e arrondissement de Lyon. Dans cette agence publique, la pression de l'inflation se fait sentir pour les crémations, avec la hausse du prix de l'énergie, et également pour les cercueils avec la pénurie de bois. Là non plus pas de hausse des tarifs pour cette année. Mais les choses devraient changer en 2023. "Je pense qu'il y aura une hausse des tarifs l'année prochaine", note Mabel Gouttenoire, conseiller funéraire à l'agence métropolitaine de la Croix-Rousse.
Rien n'est cependant encore décidé. Ce sont les élus locaux qui votent un éventuel changement des prix des prestations pour l'année suivante et le vote pour les tarifs de 2024 n'a pas encore eu lieu. "S'il y a des hausses de tarifs, ce sera sans doute pour les cercueils ou la crémation", juge Mabel Gouttenoire.
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Moins de nettoyages de tombes
Si l'inflation du coût des matières premières n'a pas encore entraîné une flambée des prix concernant les obsèques, certains clients ont déserté les agences funéraires à l'approche de la Toussaint. "Depuis le début de l'épidémie de Covid les gens vont à l'essentiel avec des obsèques entrées de gamme. Le pouvoir d'achat n'est plus le même, mais c'est aussi la consommation funéraire qui a changé", estime la directrice des pompes funèbres Bonnel.
Selon elle, la nouvelle génération est moins prête à payer pour certains services funéraires, comme le nettoyage ou le fleurissement des tombes. "À une semaine de la Toussaint, il y a par exemple nettement moins d'étalages de chrysanthèmes que par le passé sur l'avenue Berthelot", devant le cimetière de la Guillotière dans le 8e arrondissement de Lyon.
