Alors que les soldes ont débuté ce mercredi 30 juin, à Lyon, les commerçants sont partagés : la forte reprise de la consommation est contrariée par l'absence prolongée de la manne touristique.
C'est parti ! Le coup d'envoi des soldes est lancé depuis ce mercredi 30 juin dans toute la France. A Lyon, les commerçants espèrent une poursuite de la dynamique très solide observée depuis la levée des mesures barrières en mai.
Un vent d'euphorie...
Des magasins déserts, beaucoup d'appréhensions... L'été dernier, au sortir du premier confinement, les consommateurs avaient globalement boudé les magasins, à plus forte raison les enseignes de l'habillement : les soldes n'avaient pas fait florès. Mais cette année, le coup d'envoi coïncide avec la fin des jauges qui limitaient le nombre de clients en magasin, et la pandémie s'estompe enfin. "Nous ne sommes pas du tout dans le même contexte sanitaire que l'année dernière, il y a moins d'inquiétude" grâce notamment à la vaccination, souligne Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, qui représente les commerces d'habillement, de chaussures et de centre-ville. La période de soldes intervient dans la continuité d'une reprise "en V" de la consommation française, et dans un contexte très favorable : en juin, le moral des ménages a atteint son plus haut niveau depuis la mise en place des restrictions sanitaires, et la consommation de ces mêmes ménages est remontée en flèche (+10,4%) en mai, selon l'Insee. "Il y a une envie de consommer et ça se traduit réellement dans les faits", s'est d'ailleurs réjoui le ministre délégué aux PME Alain Griset ce mercredi.
...Qui ne compense pas les pertes
A Lyon comme dans le reste de la France, on a enregistré des performances exceptionnelles dans de nombreux secteurs, immédiatement après la levée des mesures barrières à la mai : "dès la première semaine de déconfinement, certains commerçants ont fait des chiffres d'affaires équivalents à un mois de décembre, et certains ont atteints des records de ventes", se réjouit Clément Chevallier, directeur de l'association My presqu’ile, qui fédère de nombreux acteurs économiques du centre de Lyon. Ainsi dans le marché de l'habillement, on constate des ventes en hausse de 41% entre le 19 mai et le 12 juin par rapport à 2019 (dernière année "normale"). Et sur la troisième semaine de juin, le ministère de l'Economie a recensé des ventes en magasins physiques "supérieures de 16% à leur niveau pré-crise". Mais M. Chevallier tempère : "malgré cette belle reprise, depuis le début 2021, l'activité reste inférieure de 31.5% à une année normale". Et pour la suite, il craint que "cette dynamique de reprise d'après-confinement ne viennent atténuer l'effet solde".
Le casse-tête du tourisme
Enfin et surtout, un moteur de la reprise manque encore à l'appel à Lyon : les touristes, dont la présence reste encore "marginale", constate-t-il, alors que cette clientèle représente une part importante du commerce à Lyon et en Rhône-Alpes. Pour résumer, ça reprend fort, mais la reprise n'est pas encore complète. Et la visibilité reste extrêmement réduite : si tout va bien, les touristes nationaux et étrangers prendront le relais de la consommation à la fin de la période des soldes. Mais les voyageurs pourraient encore se faire attendre. Si les barrières se lèvent petit à petit, le contexte international reste incertain : plusieurs pays observent une recrudescence de cas de Covid, alors que les variants récemment détectés sont plus contagieux, et que la vaccination des populations n'a pas encore atteint les seuils d'immunité collective visés. Dans ce contexte, des touristes pourraient reporter ou annuler leur déplacement. Pour l'heure, les commerçants misent donc sur des clients locaux ayant "envie de se faire plaisir" après de nombreux mois de crise sanitaire. Les soldes s'étalent jusqu'au mardi 27 juillet, soit quatre semaines pour se refaire, en attendant d'y voir plus clair...