Alors que les Victoires de la Musique classique 2021 seront diffusées en direct sur notre antenne mercredi 24 février, les intermittents du spectacle veulent se faire entendre pour revendiquer la prolongation de leur année blanche. La Ministre de la culture va les recevoir.
Les 28e Victoires de la musique classique seront diffusées depuis l'Auditorium de Lyon mercredi 24 février sur France 3 et France Musique avec de nombreux artistes invités à venir jouer sur scène.
Hier lors de la conférence de presse et juste après les premières répétitions avec l'Orchestre National de Lyon, une trentaine d'intermittents du spectacle ont occupé la scène en déployant cette banderole avec un slogan : "Pré-occupé".
Selon nos informations les répétitions ont pu se dérouler sans aucun problème. Les intermittents veulent prolonger l'année blanche, qui doit s'achever au 31 août prochain, mise en place depuis le premier confinement.
La Ministre de la Culture Roselyne Bachelot recevra une délégation des intermittents et de la CGT Spectacle à 18h15 à la Préfecture du Rhône. Au même moment une manifestation est prévue devant l'Auditorium, malgré le couvre-feu.
Le dispositif dit de l'année blanche permet de prolonger les droits aux allocations chômage des intermittents malgré l'absence de spectacles ou de manifestations culturelles. Les manifestants demandent également un fonds d'urgence, pour financer des projets de résidence d'artistes, ou des répétitions et spectacles qui pourraient être organisés en ligne, mais qu'il faut financer. Pour Antoine Galvani, de la CGT Spectacles de Lyon, "la fin des droits des intermittents approche, alors que les annulations de festival cet été se multiplient. Il nous faut des garanties fermes."
Une manifestation prévue devant l'Auditorium
Un autre collectif a prévu une manifestation devant l'auditorium à 17h, pour tenter d'interpeller la ministre de la culture. Quelques artistes, danseurs et musiciens ont prévu de monter une scène, avec un cercueil symbolique pour mettre un peu d'ambiance.
Pour Philippe Vieira, directeur des centres de danses Baila Conmigo à Lyon et Villeurbanne et organisateur d'événements, "le monde des arts et de la culture au bord de la faillite humaine, sociale et économique, sera là. On va danser et mettre un peu de musique, en étant solidaires des intermittents. Ça souffre de partout, il faut multiplier les initiatives. On a écrit à la ministre car les perspectives pour cet été sont très pessimistes."
Ce chorégraphe juge complètement inutiles les festivals de l'été prévus en étant assis: "Vous imaginez un concert de hard-rock avec un public assis? C'est ridicule. C'est comme si on ne faisait rien. Il y a déjà pleins de dates qui sont annulées. Nous on a perdu 80% de nos adhérents depuis un an. Le fonds de solidarité, c'est bien, mais ça reste du court terme. Cet argent ne sera pas éternel. Si on reprend trop tard, on va connaître la même situation que les boîtes de nuit avec 40% de fermetures, pour l'instant."
Selon lui, "ce qui est possible en Belgique (reprise des activités culturelles dès la mi mars, annoncée par Mme Linard la ministre de la culture Wallonie - Bruxelles), pays aussi touché que la France, doit être possible chez nous. Il suffit pour cela de faire confiance et responsabiliser les professionnels, pour l'application des gestes barrières, mais aussi de faire confiance et responsabiliser les publics, pour savoir vers quelle activité culturelle ils pourront s'orienter selon leurs risques face à cette épidémie."
Ce collectif a prévu d'interpeller "des officiels" pour faire entendre leurs revendications.
Les intermittents du spectacle prendront la parole en milieu de cérémonie ce soir, en accord avec la production de l'émission.