L’entreprise pharmaceutique Merck, dont la filiale française a son siège à Lyon, est mise en examen pour “tromperie aggravée”.
Nouvelle étape dans l’affaire du Levothyrox, ce médicament agissant contre certains dysfonctionnements de la thyroïde.
Le laboratoire pharmaceutique Merck, dont le siège social français réside à Lyon, a été mis en examen et perquisitionné en 2017. Aujourd’hui, 5 ans après le début de l’enquête, le motif de “tromperie aggravée" est retenu dans la mise en examen. La décision fait suite à l’audition du président de Merck France, entendu par la juge d’instruction ce mardi 18 octobre.
L’Association française des malades de la thyroïde (AFMT), “au nom de tous les patients-victimes, se félicite de ce pas en avant de la Justice et continuera à agir activement pour que toute la vérité soit faite” mais juge “l’avancée encore insuffisante”.
L'enquête a débuté avec les plaintes de plusieurs milliers de patients. En cause, le changement de composition du médicament en mars 2017, qui a engendré de nombreux effets secondaires. Maux de tête, crampes, vertige et même perte de cheveux avaient été signalés.
Défaut d'information et préjudice moral
Le principe actif, la “lévothyroxine”, restait le même. Ce sont les excipients, c’est-à-dire les molécules en charge de la stabilité du médicament qui avaient été changés.
Le médicament est prescrit à environ 3 millions de patients. En mars 2022, la Cour de Cassation avait déjà condamné Merck à indemniser 3 300 personnes. Elle avait estimé que "lorsque la composition d'un médicament change et que cette évolution de formule n'est pas signalée explicitement dans la notice, le fabricant et l'exploitant peuvent se voir reprocher un défaut d'information", pouvant "causer un préjudice moral".