L'archevêque de Lyon Philippe Barbarin, mis en cause par une association de victimes d'un prêtre pédophile, a indiqué que sa démission n'était "pas une question d'actualité" sans toutefois l'écarter s'il était "fautif" aux yeux de la Justice, dans une interview au Parisien.
Le parquet de Lyon a ordonné une enquête préliminaire pour des faits de non-dénonciation et de mise en péril de la vie d'autrui au sujet d'agressions sexuelles commises par le père Bernard Preynat, sur de jeunes scouts lyonnais entre 1986 et 1991 pour lesquelles le religieux a été mis en examen. Elle fait suite à un signalement de victimes, mettant en cause plusieurs responsables du diocèse dont le cardinal Philippe Barbarin, -visé nommément par des plaintes- qu'elles accusent de ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements passés de ce prêtre.
"En 2007, ce sont des bruits qui courent et ce sont des faits très anciens à ce moment-là. Quand en 1991, le prêtre a été déplacé dans une autre paroisse, je ne suis pas archevêque, je ne suis pas en responsabilités", souligne le cardinal Barbarin, archevêque depuis 2002. Le cardinal Albert Decourtray, archevêque de Lyon de 1981 à 1994 était en fonction au moment des faits.
Interrogé sur la possibilité alors de prévenir les autorités judiciaires, le prélat répond qu'il n'y avait "même pas pensé". "Encore une fois, j'entends dire des choses sur le passé du prêtre mais c'est tout.", tranche-t-il. "Il faut peut-être envisager par la suite qu'on ait des conseillers externes dans ce type d'affaires", conclut Philippe Barbarin qui, dans un communiqué vendredi, a indiqué qu'il coopérerait "avec sérénité et confiance" à l'enquête. Le père Bernard Preynat, qui a quitté ses paroisses du Roannais fin août 2015 après avoir été relevé de ses fonctions par le diocèse, a été mis en examen le 27 janvier après avoir reconnu les faits d'agressions sexuelles sur moins de 15 ans. Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour des viols qu'il a avoués en garde à vue.