À Pierre Bénite, près de Lyon, un mouvement spontané a réuni jusqu'à 120 agriculteurs pour bloquer les accès à Lyon. Ils acceptent de rentrer chez eux mais assurent qu'ils ne comptent pas se faire oublier.
Les agriculteurs rejoignent leurs fermes dans les Monts du Lyonnais après 5 jours de barrage sur l'A450. Une centaine de personnes bloquaient avec leurs tracteurs un des accès stratégiques au centre-ville de Lyon. Escortés par la police, ils dégagent le passage non sans rappeler qu'ils restent mobilisés.
"On veut voir tout ça écrit sur le papier" explique Florent Chipier, brasseur à Chaussan, faisant référence aux mesures annoncées par le premier ministre, Gabriel Attal. "Il y a de grandes avancées dans son discours" estime-t-il. "Mais nous allons veiller à ce que tout soit appliqué".
Premières images des levées de barrage autour de #Lyon, fin de la vie quotidienne sur le blocage de l'A450 qui a duré 5 jours https://t.co/ud0p03Bnvv pic.twitter.com/0rZy1dLrNK
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) February 2, 2024
À ses côtés, d'autres agriculteurs montent dans leurs tracteurs non sans une certaine déception et craignent que le grand public les oublie. "On a peur que les gens se disent, c'est bon ils ont eu de l'argent, maintenant tout est réglé. On a levé les barrages mais ce n'est pas terminé", prévient Florent Chipier.
"Cet argent il va falloir voir s'il nous revient vraiment" ajoute un autre manifestant, visiblement fatigué et inquiet. "On n'a pas parlé des charges, avec les prix de l'électricité qui vont augmenter, on ne peut pas augmenter nos prix en vente directe car sinon le consommateur ne peut pas suivre. Il y a encore plein de problèmes et il manque encore beaucoup de choses pour qu'on puisse s'en sortir et vivre de notre métier".
À Pierre Bénite, le mouvement a débuté 5 jours plus tôt, spontanément. Pas de bannière syndicale, pas de drapeaux, la plupart des manifestants étaient partis pour bloquer pendant quelques heures seulement et sont finalement restés plusieurs jours et plusieurs nuits. Certains sont partis, d'autres les ont rejoints. D'une soixantaine, ils sont passés à 120 à vivre ensemble sur un tronçon d'autoroute habituellement très fréquenté.
Dans les jours à venir, pour que leur mouvement ne tombe pas dans l'oubli, ce collectif improvisé a déjà réfléchi à des "actions bienveillantes" sur leur territoire et à destination des consommateurs. L'idée n'est pas de bloquer à nouveau les autoroutes mais de continuer à faire parler d'eux, pour que le monde agricole ne passe pas de nouveau au second plan de l'actualité.