Un père découvert post mortem
Et Anne Pauly a fort à faire avec son défunt de père. Sur un ton faussement détaché, parfois drôle, elle nous raconte par le menu les pompes funèbres et le choix du cercueil, la peur d’être un peu seule lors des obsèques, la messe qui n’en finit pas, le fou rire nerveux pendant l’office et l’exploration des affaires de son père dans le capharnaüm de son appartement. Nous sommes nombreux à avoir vécu ces moments. Nous les avons parfois oubliés ou tout au moins se sont-ils estompés pour permettre à chacun de faire son deuil, de garder ce qui lui permet de continuer à porter le souvenir du parent défunt.Il n'est pas celui qu'elle croyait
Dans cette banalité de situation, Anne Pauly, l’air de rien nous entraine dans son cheminement de découverte de la vraie personnalité de son paternel. Ainsi cette espèce de punk avant l’heure, unijambiste, alcoolique et violent hante la mémoire et les lieux. Comment s’attacher à ce personnage ? Anne Pauly le découvre sous un autre jour. Et son changement de regard nous amène à modifier le nôtre sur cet homme peu amène, de prime abord. Elle réalise par procuration une sorte de « mémoire d’outre-tombe » à sa façon.« Avant que j’oublie » d’Anne Pauly, éditions Verdier a obtenu le prix Summer 2020 à la fête du livre de Bron.
Elle participera le 15 février à 15h au dialogue d’auteurs pendant la fête du livre sur le thème « On n’est pas là pour disparaître ».