C'est l'Olympico le plus court de l'histoire de la Ligue 1. Il aura duré quatre minutes, avant que le milieu offensif de l'Olympique de Marseille ne reçoive une bouteille sur la tête. Le match a été interrompu, puis devait reprendre et finalement arrêté. Qui a pris la décision ? Les versions divergent.

Olympique Lyonnais - Olympique de Marseille, un match classiquement classé à haut risque par les autorités.
La préfecture du Rhône avait pris un arrêté. Les supporters de l'Olympique de Marseille étaient interdits de déplacement pour la rencontre OL-OM ce dimanche 21 novembre pour le compte de la 14e journée de Ligue 1. 
Il n'y avait a priori aucun risque de débordement. Mais les incidents sont venus des supporters lyonnais.

Le milieu offensif de Marseille, et ancien joueur de l'ASSE, Dimitri Payet, a été la cible, à plusieurs reprises de jets de projectiles, ce qui n'a pas empêché la rencontre de se poursuivre. Mais alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner devant la tribune des Bad Gones, un projectile finit par atteindre sa cible. Dimitri Payet reçoit une bouteille en plastique pleine d'eau sur la tête. La rencontre est alors interrompue.

Que s'est-il passé, pendant ce temps-là, en coulisses ?

Dans tous les stades, il y a un PC sécurité. De là, l'on voit les images des caméras de surveillance. En l'occurrence des quelque 400 caméras présentes dans le stade de l'OL.
Ce dimanche 21 novembre, en plus du DDSP, directeur départemental de sûreté publique, était présent, le Préfet de région. D'ordinaire seul un membre du corps préfectoral se déplace.

Peu après les incidents, le corps arbitral, le président de l'Olympique Lyonnais, le président de l'Olympique de Marseille, le Préfet de région, le DDSP et la vice-procureure de la République se sont réunis en salle de crise.
Les uns et les autres ont échangé afin de peser les avantages et les inconvénients à arrêter le match ou à le poursuivre. Mais la décision finale revient à l'arbitre.
A l'issue de cette réunion, l'arbitre décide d'arrêter la rencontre. Selon la préfecture du Rhône, il émet toutefois une condition : qu'il y ait des policiers sur les points de corner et l'OL installe un filet mobile. L'Olympique lyonnais et le Préfet approuvent.
''Quelques minutes plus tard, avance la Préfecture du Rhône, les autorités sont invitées à se rendre dans les vestiaires. L'arbitre nous informe qu'il a changé d'avis car la sécurité n'était pas assurée. La décision est l'inverse à celle initialement prise''.

De son côté, via un communiqué publié dimanche à 22h22, la LFP a rappelé que ''la sécurité des matchs est de la responsabilité du club recevant et des autorités locales, à qui il appartient en dernier ressort de la reprise ou de l’arrêt définitif de la rencontre. La Ligue regrette dans ces conditions, la décision de reprise de la rencontre Olympique Lyonnais - Olympique de Marseille par le Préfet de région comme c’était déjà le cas pour AS Saint-Etienne – Angers SCO''.

Les arbitres en général ne s'expriment pas devant les micros. Là Ruddy Buquet l'arbitre de OL-OM a pris la parole sur Amazon Prime, le diffuseur du match. ''Ma décision sportive a toujours été de ne pas reprendre le match. Je maintiens que c'était ma décision. Il y a des considérations autres à ne pas reprendre qu'il faut justement prendre en compte. Comme je l'ai dit, il y a le terrain et l'extra-sportif, mais in fine, j'ai pris cette décision. On se doit de protéger les acteurs du football, nous sommes les garants de cette sécurité. Il fallait prendre sa responsabilité et je l'ai prise ».

Dans un communiqué ''l’Olympique Lyonnais et son président regrettent la longueur de la prise de décision due aux différentes tergiversations autour de la reprise ou non du match qui ont duré près de deux heures. Contrairement à ce qui a été évoqué, c’est bien l’arbitre qui a pris, comme le précise le règlement, la décision (même si une réunion de crise, préalable, avait abouti à une première décision de reprise du match). Ruddy Buquet a d’ailleurs convoqué dans son vestiaire les deux coachs et les capitaines, qui pourront le confirmer, pour leur signifier la reprise du match et le timing de retour sur le terrain.

À cet instant, l’observateur des délégués de la LFP a officiellement pris la parole en sortant du vestiaire de l’arbitre pour notifier à l’organisateur du match la décision prise par M. Buquet, selon ces propos : « reprise des échauffements dans trois minutes, puis reprise du match sept minutes après ». C’est l’unique raison qui a amené le speaker du Groupama Stadium à annoncer la reprise du match et l’importance de ne pas voir de nouveaux incidents qui entraîneraient l’arrêt définitif de la rencontre.

Conformément aux directives données, les joueurs de l’Olympique Lyonnais sont rentrés sur le terrain pour s’échauffer. De leur côté, le coach et deux joueurs de l’Olympique de Marseille ont fait irruption dans les couloirs à proximité du bureau du délégué. Ils ont réagi avec véhémence à l’annonce de cette même reprise, générant une nouvelle réflexion de la part du corps arbitral. M. Buquet a alors demandé à revoir les deux présidents, ainsi que les autorités, le préfet, le DDSP et la vice-procureur. À la surprise de tous, l’arbitre les a informés de l’arrêt définitif de la rencontre''.

La rencontre, elle, est définitivement arrêtée à 22h42, soit deux heures après le jet de la bouteille. 
Techniquement, et comme le veut le règlement c'est l'arbitre qui a pris la décision.  Mais fallait-il prendre autant de temps pour prendre une décision alors que l'intégrité physique des joueurs était menacée ? Faut-il autant banaliser la violence ? Qu'est devenu le plaisir d'assister à un match ? 

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