Au sein de la communauté juive, les inquiétudes sont considérables face aux événements qui se déroulent entre la bande de Gaza et l'état hébreu. Certains redoutent des dérapages en France alors que des mesures de sécurité renforcées ont été annoncées par le ministère de l'Intérieur.
Dans la communauté juive, la peur serre les ventres. Ce qui se passe depuis plusieurs jours et en particulier samedi 7 octobre, dépasse l’horreur aux yeux de tous ceux que nous avons réussi à contacter. Pour autant, les avis sont plus partagés sur d’éventuelles répercussions sur le sol français.
“C’est la désolation, comment a-t-on pu en arriver là ? s'interroge Patrick B. dont une partie de sa famille vit à Netivot, une ville de 35 000 habitants située à quelques kilomètres à l'est de Gaza. On se sent impuissant face à la violence, et maintenant que va-t-il se passer ? Risque-t-il d’y avoir des conséquences en France, je ne sais pas, j’espère que non.”
Ce qui s'est passé hier est hallucinant. Ça me fait flipper !
Un observateur de la vie politique qui préfère conserver l'anonymat
Serge B. est en contact quotidien avec l’un de son frère installé depuis 15 ans à Hadera, à une centaine de kilomètres au nord de la bande de Gaza. “Il connaît un tas de familles dont les jeunes ont été appelés par les services de l’armée, partis avec leur barda. Ce qui me surprend le plus, c’est que les renseignements intérieurs n’aient pas détecté cette flambée de violence de la part du Hamas. C’est très gênant ! Chez nous, je suis outré par les positions de LFI, mais je ne pense pas pour autant qu’il y ait des attaques contre les synagogues et les magasins. Cette haine viscérale du Hamas ne peut pas se concrétiser dans notre pays. ” Un point de vue que partage également un cadre commercial qui refuse d’avoir peur et considère qu’il ne devrait pas avoir de dérapages.
La peur des dérapages ?
C’est ce que craint d'une certaine façon Henri R., 67 ans, et très bon connaisseur d’Israël. Cet habitant du quartier de la Part-Dieu est néanmoins plutôt pessimiste : “Hier, j’ai vue trois voitures avec des drapeaux palestiniens passer devant moi. Moi, si je décide de faire la même chose en mettant une affiche qui dit que je suis pro-israelien, je me suis demandé combien de temps je tiendrais avant d’être agressé.” Ce membre de la communauté juive libérale est rassuré par la décision du gouvernement de protéger les lieux de culte. Mais en même temps, cela l’inquiète car cela traduit la réalité d’un risque de dérapages, qu’il estime à 7 sur 10. “ Bien-sûr, j’espère me tromper, mais je ne comprends pas. Quand il y a des attentats dans les pays musulmans, je les soutiens. Je ne ressens pas les choses en retour.”
Le risque de débordements ? Il est quasi inéluctable pour d’autres représentants de la communauté juive. C’est le cas de Richard G. qui se dit sidéré par ce qui se passe et redoute une guerre régionale au Proche Orient qui dépasserait largement les territoires palestiniens. Avec ce que cela peut avoir comme conséquences en France : “Quand on entend les réactions de LFI, qui estime qu’Israël l’a bien cherché, ils soufflent sur les braises avec ce que ça peut entraîner sur le sol français.” Malgré les précautions prises par le ministère de l'Intérieur pour protéger les pratiquants et les synagogues.
