Habitat et Humanisme développe depuis 1996 son réseau de pensions de famille dans le Rhône. Une solution temporaire pour se reconstruire après une épreuve, créer du lien et repartir du bon pied.
Laure Hénocque vit depuis 2 ans dans la pension de famille créée par Habitat et humanisme dans le 3e arrondissement de Lyon après 10 années difficiles. Elle a pu se reconstruire et apprécie ce cadre de vie et son appartement de 21m2. " Auparavant, j'étais en appartement et j’étais isolée du monde extérieur. J'étais toute seule et ça n'allait pas du tout alors que là, on est en collectivité tout en ayant un studio toute seule et c'est mieux. On a les deux alors qu’avant j’étais vraiment dans la solitude" raconte-elle avec le sourire.
Une main tendue vers l'autonomie
L'idéal c'est de rentrer dans une pension de famille, se reconstruire, trouver une famille qui permet de retrouver ses repères et accéder à un logement de droit commun
Grégory Nowak, Habitat et humanisme
Cette pension de famille a pour vocation d'entourer ceux qui ont perdu pied. "Ça va de la personne cabossé par la vie après un licenciement, un divorce, qui vient pour se reconstruire un temps. On a aussi des personnes qui sortent de l'hôpital avec des difficultés plus ou moins marquées", explique Grégory Nowak, directeur hébergement Habitat et Humanisme Rhône. " L'entrée en pension de famille n'est pas vouée à être pérenne. C'est un passage dans un parcours résidentiel. L'idéal c'est de rentrer dans une pension de famille, se reconstruire, trouver une famille qui permet de retrouver ses repères et accéder à un logement de droit commun" précise-t-il. Les plus fragiles peuvent rester.
Vivre seul sans être isolé
Soledad Sarhueza est la responsable de la pension de famille Baraban depuis le mois de juin. Elle veille sur eux au quotidien et les aide à sortir de leur isolement. " Je leur dis souvent qu’ils ont de la chance d'être ici. Ils ont une belle cour, de beaux logements adaptés pour eux et en même temps ils ont la présence des bénévoles qui sont souvent là, de l'assistante sociale qui fait des permanences. Ils vivent seuls sans être jamais seuls. On est là à n’importe quel moment".
Soledad fait également la liaison avec les organismes extérieurs qui accompagnent les résidents pour qu'ils puissent retrouver leur autonomie. Des activités et des sorties sont organisées pour créer du lien.
Deux nouveaux projets en cours
Grâce aux aides de l’Etat (convention occupation temporaire), les pensionnaires paient seulement 87 euros par mois sur les 450 euros du loyer. Le reste est financé par une APL.
La première pension a été ouverte en 1996. L’association Habitat et Humanisme en a créé 9 dans le Rhône. Chacune accueille entre 15 et 20 personnes.
Deux autres centres sont en cours de construction pour résorber la file d’attente et enrichir l’album de famille. La première à Lissieu, au nord de Lyon, dans un grand parc, mixée avec de l'habitat collectif. La seconde est située sur les pentes de la Croix Rousse, côté Saône. D'autre projets sont en cours. La demande d'hébergement est constante.
La semaine nationale des pensions de famille se poursuit jusqu'au16 octobre 2022. Cette manifestation nationale vise à améliorer l’image et la notoriété du dispositif, notamment auprès des élus et des riverains, en incluant la participation des personnes logées.