Un collectif occupe illégalement un bâtiment de Villeurbanne pour accueillir des personnes sans logement et en grande précarité. Le bâtiment, vacant depuis plusieurs années, devait être vendu par une fondation pour financer des logements adaptés aux personnes en situation de handicap.
Un collectif villeurbannais a investi un bâtiment désaffecté pour accueillir des personnes sans-abri. Une occupation illégale qui met en péril un projet de foyer pour personnes handicapées.
Le collectif Solidarité Cusset de Villeurbanne s'est installé mi-novembre dans un bâtiment baptisé l'Ile-légalité. Les lieux appartiennent à une fondation privée dont la mission est l'accompagnement des personnes handicapées. Ils étaient inoccupés depuis plusieurs années.
Un lieu de vie et d'accueil
Sur place, des bénévoles aménagent un lieu de vie, préparent des sanitaires notamment et plusieurs chambres. Ces derniers s'étaient fortement mobilisés au cours du premier confinement et avaient sollicité la municipalité à de nombreuses reprises pour obtenir un local adapté à leurs activités. Mais faute d'espace suffisamment grand pour répondre à la demande, la mairie de Villeurbanne n'a pas fait de proposition jugée satisfaisante."Nous nous installons aujourd'hui dans le bâtiment vide depuis de nombreuses années du 6, rue de l'égalité, à Villeurbanne (...) afin de continuer nos activités autour de la récupération et la distribution de produits alimentaires et d'hygiène, mais également d'inventer des milliers de choses avec les personnes habitant le quartier : soutien scolaire ; outils pour pallier la fracture numérique ; aide administrative aux plus isolé.es ; lieu d'accueil et de réunions ; cantine solidaire ; lavomatique gratuit..." expliquent les membres du collectif Cusset sur leur page Facebook.
La bataille des solidarités
La particularité de ce dossier est que le lieu appartient à la Fondation Richard, qui œuvre pour les personnes en situation de handicap. 30 résidents sont pris en charge par cette structure qui devait vendre son ancien local, pour financer l'extension d'un foyer d'accueil médicalisé. Selon la fondation, le lieu a été squatté 48 heures avant la signature du compromis de vente. L'acheteur a suspendu le processus, et le projet est bloqué."Nous espérons que les squatteurs comprendront qu'il faut quitter ce lieu, parce que nous défendons une population en grande difficulté, qui n'a aucune autonomie." La liste d'attente de logements en foyers adaptés est très longue : "certains attendent depuis cinq ans, on est vraiment dans l'urgence," explique Joël Cassassolles, trésorier et administrateur de la fondation.
La Fondation Richard a prévu de déposer plainte pour effraction et occupation illégale mardi 8 décembre 2020.