Une nouvelle loi "anti-airbnb" a été promulguée ce mercredi 20 novembre et vise à lutter contre la location vacancière de courte durée. À Carcassonne (Aude), riverains et élus s'érigent aussi contre cette prolifération des meublés de tourisme, qui menace la vie de quartier.
Au pied de la cité de Carcassonne (Aude), les boîtes à clés sont visibles à tous les coins de rue, dans le quartier de la Barbacane. Ici, les meublés de tourisme représentent presque 30% des habitations. Pour les riverains, comme Bernadette, "il y en a un peu trop mais est-ce qu'on a le choix ? La population s'en va". Un constat partagé par Thierry, qui assure qu'on appelait sa rue "la rue village". Maintenant, c'est "la rue touristique".
Si les habitants désertent, les commerces n'en pâtissent pas. Au contraire, ils sont dopés par la fréquentation touristique. Matthieu Marfaing, épicier, l'assure : "Même si on a une clientèle locale annuelle, la location saisonnière ramène un plus loin d'être négligeable, et cela nous fait beaucoup travailler."
Un dépeuplement des quartiers
La présence de ces locations atteindrait pourtant le seuil de tolérance, selon l'opposition, qui souhaite mettre un frein à leur prolifération. Tamara Rivel, conseillère municipale (PS) d'opposition déclare : "Quand un quartier se vide de ses habitants permanents, il y a des conséquences." Elle donne l'exemple de l'école de la Barbacane, dont les effectifs ont tant diminué que l'établissement a dû "fermer ses portes".
Mais de son côté le maire (divers droite) Gerard Larrat rappelle que de nombreuses habitations restent vacantes et réfute l'existence de réelles tensions sur le logement. Lors du conseil municipal du 14 novembre dernier, il a tout de même admis qu'il fallait "travailler sur ces questions" et fixer d'éventuelles limitations.
Une nouvelle loi promulguée
C'est surtout pour les métiers de l'hôtellerie que la location de courte durée est une menace. La concurrence est rude, car 25% des nuitées échapperaient au paiement de la taxe de séjour. Comment ? Les voyageurs déjà passés une première fois par Airbnb ne passeraient plus ensuite par la plateforme, s'arrangeant avec les propriétaires.
La mairie de Carcasonne a annoncé une commission de réflexion sur le sujet, qui associera des élus ainsi que des professionnels de l'immobilier et du tourisme. À l'échelle nationale, une loi dite "anti-airbnb" a été promulguée au Journal officiel mercredi 20 novembre. Elle vise justement à inciter les propriétaires immobiliers à louer leurs logements sur de longues durées, plutôt qu’en meublés touristiques.