Braquage à 42 millions d'euros en Suisse : trois accusés en cavale au moment du procès à Lyon

Le procès des braqueurs présumés d'un fourgon en Suisse s'est ouvert, ce 22 janvier 2024, devant les Assises du Rhône. En 2017, ils avaient mis la main sur un butin record de plus de 40 millions d'euros. Trois hommes comparaissent et trois autres sont toujours en cavale.

40 millions d'euros en billets, pierres et lingots d'or. Du jamais vu. Le procès d'un braquage de convoi de fonds en Suisse en 2017 a débuté à Lyon en l'absence de trois des six accusés, en fuite. Les six hommes, âgés de 39 à 54 ans et originaires pour la plupart de la banlieue lyonnaise, sont jugés par la cour d'assises du Rhône pour vol en bande organisée avec arme et enlèvement et séquestration.

Cinq, qui sont récidivistes, encourent la perpétuité. Le sixième s'expose à une peine de 20 à 30 ans de réclusion criminelle. Ce procès avait déjà été reporté trois fois : une fois pour cause de Covid, puis la moitié des accusés ont profité de leur remise en liberté sous contrôle judiciaire pour s'enfuir. La cour avait alors estimé "nécessaire de juger les six accusés ensemble". Malgré l'émission d'un mandat d'arrêt, ils n'ont pas été localisés et leur procès a finalement débuté sans eux.

"Il était temps que se tienne ce procès", reconnaît Me Samir Driss, avocat d'un des accusés. Il avait lui-même déjà demandé le renvoi précédemment pour une tenue plus juste des débats. "Mais ils ne sont pas là, on ne peut pas attendre indéfiniment la tenue d'un procès. Tout va dépendre de la qualité. La difficulté de l'absence de trois accusés, c'est qu'il va y avoir des difficultés de compréhension. Le procès va être assez peu vivant. Il y aura une part d'hypothèses. La cavale, c'est aussi une façon de se défendre, ils risquent qu'on leur prête des responsabilités qui ne sont pas les leurs."

Quelles implications des absents ?

Qui a joué quel rôle la nuit du 23 au 24 mai 2017 ? Un fourgon banalisé de la société Loomis avait été intercepté, en Suisse, par des hommes armés et cagoulés. Vidé de son contenu puis incendié, il était retrouvé de l’autre côté de la frontière près de Divonnes-les-Bains. Les deux convoyeurs avaient été abandonnés au même endroit sain et sauf, mais choqués. Les braqueurs présumés étaient finalement interpellés au petit matin dans une maison près d’Annecy. Ils étaient sur écoute depuis plusieurs mois suite à un renseignement anonyme. 

L’enjeu de ce procès sera de déterminer les degrés d’implication des uns et des autres. Avec trois absents, difficile pour la cour et la défense de faire toute la lumière sur une organisation structurée et hiérarchisée. "On va essayer de retracer les faits sans eux", explique Me Cédric Trabal, avocat d'un des accusés. "L'enjeu est que mon client soit jugé pour ce qu'il a fait et pas, par rapport aux autres. Les trois absents sont ceux qui ont les casiers les plus importants et qui ont préparé ce braquage. J'avais des questions à leur poser donc ça va me porter préjudice dans ma défense", estime-t-il. 

Sur les accusés présents à la barre, deux reconnaissent leur participation au braquage et à différents niveaux de sa préparation, incluant le vol et le recel de véhicules ou l'incendie du fourgon. Le troisième, arrêté au volant d'une fourgonnette avec une grande part du butin au sortir de la villa servant de base arrière au groupe, nie sa participation à l'attaque elle-même.

Des empreintes d'ADN de plusieurs suspects avaient été relevées sur les objets saisis. La réquisition de l'avocat général est attendue jeudi et le verdict, le vendredi 26 janvier 2024. 

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