La température ont atteint 36 degrés à Lyon jeudi 26 juin, mais ce sont surtout les températures de nuit qui sont déjà remarquables. Les prévisionnistes de Météo-France assistent à un phénomène exceptionel : les températures sont positives jusqu'à 4800 m.
La canicule de juin 2019 restera décidément dans les mémoires et les annales des ingénieurs de Météo-France qui décrivent déjà un phénomène historique.
Vers un record absolu à Lyon ?
A Lyon, le thermomètre affichait 36° au plus fort de l'après-midi, mercredi 26 juin. Il est prévu 38° à 39° jeudi 27 : il s'agirait là d'un record absolu pour un mois de juin, du jamais-vu depuis 1922, "soit un siècle de mesure tout de même" insiste Christian David, prévisionniste au centre de Météo-France de Bron. Le dernier record date du 22 juin 2003 quand le thermomètre affichait 38,4 à Lyon. Jeudi 27 juin, la température va encore augmenter et devrait donc affoler les compteurs.
A Chamonix, les scientifiques de Bron ont relevé 36,4°, à 1050 mètres d'altitude. Le dernier record datait du 26 juin 1947, avec 34°.
Au sommet de l'Aiguille-du-Midi (Massif du Mont-Blanc), il devrait geler normalement en juin. Mardi 25 juin au petit matin, il faisait 6,3°. Mercredi 26, il faisait 7,1°. Là aussi c'est un nouveau record absolu. Le dernier datait du 19 août 2012, avec 4,7°. "Cette température est énorme à une telle altitude" précise Christian David.
Des températures positives jusqu'au sommet du Mont-Blanc
Actuellement, l'isotherme à 0° se situe à 4.800 mètres d'altitude, soit le sommet du Mont-Blanc. "Tous les glaciers sont actuellement exposés à des températures positives, d'où une fonte partielle et des eaux qui ruissellent, ce qui augmentent forcément le risques de chutes de séracs" prévient Christian David.
Records en Ardèche et dans la Loire
En Ardèche, les nuits sont particulièrements chaudes, même en altitude pour les ingénieurs. A Saint-Agrève, situé à 1014 mètres d'altitude, il faisait 19,3° hier au petit matin. Le dernier record était de 18,9° le 18 juin 2013 au matin. Pour Météo-France, même dans les montagnes, les nuits sont aussi étouffantes qu'en plaine.
Dans la Loire, au col de la République vers le Mont Pilat, à 1071 mètres d'altitude, il faisait 21,5° au petit matin, du jamais vu pour les météorologues. Le dernier record était de 20,7°, le 18 juin 2002.
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Des nuits de plus en plus chaudes
Le nombre de nuits avec des températures supérieures ou égales à 20° est en très forte hausse dans le Rhône depuis 30 ans. Entre 1922 et 1951, il y en avait en moyenne 2 nuits par an. Depuis 30 ans, il y en a 5 fois plus, soit une dizaine par an en moyenne. "C'est énorme. Il y a toujours eu des journées à 30°. Il y en a plus avec le réchauffement climatique. Mais c'est surtout le nombre de nuits supérieurs à 20° qui est en train d'augmenter très rapidement. Avant c'était rare, maintenant ça devient courant" relève Christian David.
Il n'y a pas de "températures ressenties"
Depuis une semaine plusieurs médias relaient une carte de températures ressenties pour donner une valeur précise à un phénomène scientifique plus diffus. Avec un taux d'humidité élevé, la sensation de chaleur augmente car la transpiration est plus compliquée.
Les ingénieurs de Météo-France confirment le phénomène mais précisent que de nombreux facteurs devraient être pris en compte pour parler de température ressentie avec la chaleur, comme le vent ou l'exposition au soleil.
Pour Christian David, "on n'utilise pas trop cet indice. L'évaluation précise est plus complexe. On utilise çà pour le froid avec le vent. Là, on a moins l'habitude de le faire avec la chaleur. Mais il est vrai que plus l'air est humide, plus les effets de la chaleur peuvent être aggravants."
Les explications en détail et en vidéo avec Météo-France :
?️Les #températures pourraient aujourd'hui dépasser localement les 40°C. T°C qui sera atteinte à l'ombre, sous abri. Mais qu'en est-il de la température "#ressentie" qui varie, elle, d'un individu à l'autre et dépend de nombreux paramètres. ?️Explications en vidéo ! #canicule pic.twitter.com/ooZxXc4U8m
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