Chantiers et BTP dans le Rhône : "Il faut éviter que l'on puisse dire que les artisans se gavent avec l'effet Covid19"

La Covid-19 a changé la donne. Les mesures sanitaires vont retarder les chantiers et cela a un coût. La Capeb souhaite que cette augmentation temporaire apparaisse clairement sur chaque facture afin d'informer le client. Et qu'elle puisse disparaître après l'épidémie.

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"Le client constate que les travaux coûtent plus cher et nous demande pourquoi. On le ressent déjà beaucoup chez les particuliers," explique Stéphane Labrosse, président de la Capeb du Rhône et Grand Lyon. Pour ce professionnel du bâtiment, l'équation est évidente. Il s'agit de mettre en oeuvre de nouveaux moyens, pour répondre aux exigences sanitaires : se laver les mains, mettre un masque, le renouveler, désinfecter les lieux... tout cela représente une évidente perte de temps et d'efficacité. "C'est pour cela que nous défendons l'idée d'une mise en oeuvre d'une ligne Covid 19 dans les devis et factures.". Pour lui, c'est à la fois un moyen pédagogique et une façon d'éviter une augmentation automatique et à long terme des tarifs "Si demain, on nous confirme que les gestes barrière ne sont plus nécessaires, nous pourrons supprimer cette ligne. Il faut éviter que l'on puisse dire que les artisans se gavent avec l'effet Covid19. Mieux vaut prévenir que guérir."

A combien le surcoût s'élève-t-il ?

Les patrons du batiment estiment ce coût supplémentaire à une heure perdue, en incluant le prix de revient du matériel (masques, produits nettoyants, etc), soit une moyenne située entre 50 et 60 euros par salarié et par jour. Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, la Capeb prévoit aussi que la profession va être obligée d'augmenter sa masse salariale. Après deux mois d'inactivité, les frais fixes n'ont pas pu être compensés par des heures réalisées. "On a été contraint de prendre des prêts garantis par l'Etat. Il va maintenant falloir assumer et les rembourser. Pour cela, nous devons présenter une bonne capacité de financement devant les banques, que ce genre d'emprunt rend très frileuses."

Les professionnels du bâtiment veulent une compensation budgétaire "avant-covid"

Selon la Capeb, l'essentiel de la marge (environ 10%) d'un professionnel du bâtiment qui a signé un marché avant l'épidémie est engloutie dans le surcoût engendré par les mesures sanitaires, depuis le déconfinement. "C'est normal. Avant la covid19, les devis ont été chiffrés sans tenir compte de cette prestation supplémentaire. C'est un drame pour le futur de nos entreprises. Le client ne pouvant pas prendre en charge ce manque-à-gagner, je demande que l'Etat mette en place un crédit d'impôt équivalent". 

Le risque de travail illégal est en augmentation

"Le surcoût engendré par la Covid19 n'est pas bien perçu par nos clients. Et pourtant, c'est le juste prix pour assurer les gestes barrière. Malheureusement, cela augmente pour nous le risque de concurrence déloyale", ajoute Stéphane Labrosse. Des entreprises moins vertueuses pourraient en effet être tentées de s'épargner ces précautions sanitaires, et présenter des factures plus séduisantes. Le risque de résurgence du travail détaché ou illégal est donc très important. 

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