Colère des agriculteurs : "les petites fermes veulent être protégées du libre-échange", la Confédération Paysanne mobilisée à son tour

La Confédération Paysanne, troisième plus grande organisation syndicale, a appelé à son tour à la mobilisation. Une action est organisée ce jeudi 5 janvier à Saint-Laurent-d'Agny, dans le Rhône. C'est dans cette commune que le Premier ministre, Gabriel Attal, s'était rendu pour discuter avec des agriculteurs le 20 janvier dernier.

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Ce jeudi matin, ils sont une quarantaine d'agriculteurs de la Confédération Paysanne à s'être regroupés dans un champ de Saint-Laurent-d'Agny, dans le secteur de Mornant. Une action symbolique dans la commune où Gabriel Attal s'était rendu samedi dernier. Les agriculteurs se sont donné rendez-vous près du rond-point de la coopérative fruitière SICOLY.

"Sortir du libre-échange"

Alors que les opérations se multiplient sur le territoire, et notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, à l'appel de la FNSEA, la Confédération Paysanne a décidé d'entrer en action. Ce syndicat, qui a décidé de se faire entendre à son tour, dit partager "la colère des paysans". La Confédération Paysanne rejoint le mouvement de protestation, mais à sa façon.

Pas de barrages ou de blocages d'axe routier à l'ordre du jour dans le secteur de Mornant, au sud-ouest de Lyon, pour ces agriculteurs venus essentiellement du Rhône. Ils se sont contentés d'une action plus pédagogique en affichant ses idées et slogans. Sur des panneaux plantés en bordure de champ, des messages dénoncent la politique du libre-échange et prônent aussi la souveraineté alimentaire. 

Ce qui cause du tort à l'agriculture française, ce sont les accords de libre-échange (...) les petites fermes, celles qui travaillent en local, veulent être protégées des accords de libre-échange. (...) On veut des prix rémunérateurs, des prix protégés à travers des prix plancher.

Antoine Pariset

maraîcher à Orliénas, porte-parole de la Confédération Paysanne

Ce syndicat milite pour la défense des agriculteurs contre l'agro-industrie et une meilleure rémunération des producteurs. La Confédération réclame aussi la sortie des accords de libre-échange. Les agriculteurs présents ce matin à Saint-Laurent d'Agny étaient bien décidés à faire passer le message : "Stop au CETA et au Mercosur".

"Ces accords de libre-échange nous mettent en concurrence, non seulement au niveau européen, mais avec toutes les agricultures du monde !", indique Isabelle Douillon, éleveuse à Claveisolles, dans le Beaujolais. Sur la question des normes, ces agriculteurs n'y sont pas opposés et affichent leur modération. "Il nous faut des normes pour protéger la santé, la terre et l'eau, mais certaines sont abusives, contraignantes et nous entravent. Pourquoi pas les revoir ?", ajoute-t-elle.

"Dans le mur"

"Cette crise est l’héritière directe des politiques économiques ultralibérales menées depuis plusieurs décennies par l'Union Européenne et l’État", a écrit le syndicat agricole dans un communiqué diffusé à la veille de cette action. La Confédération Paysanne dénonce "30 ans de politiques agricoles ultralibérales" et fustige une politique agricole de l'État, "en cogestion étroite avec la FNSEA".

Le message était le même ce matin, sur le terrain à Saint-Laurent d'Agny : "Depuis des décennies, les politiques agricoles menées en cogestion avec la FNSEA nous ont menés dans le mur. Nous sommes dans le mur !", s'indigne Isabelle Douillon.

Pour Antoine Pariset, porte-parole de la Confédération Paysanne, l'heure est aujourd'hui au changement de cap pour "sauver l'agriculture française". 

Il faut qu'on remette les choses à plat, on ne peut pas aller de réforme de la PAC en réforme de la PAC. On ne peut pas aller vers un pays avec de moins en moins de paysans.

Antoine Pariset

Maraîcher à Orlienas, porte-parole de Confédération Paysanne

"On nourrit le monde et on n'arrive pas à gagner notre vie, ce n'est pas normal. On est d'accord avec ce constat, mais c'est le constat de l'échec d'une politique agricole", expliquait aussi ce matin Patrick Cotton, vigneron. 

Les actions d'agriculteurs se poursuivent ce jeudi sur les autoroutes, les rocades et les ronds-points, perturbant la circulation dans tout le pays. De son côté, la Confédération Paysanne du Rhône prévoit d'organiser d'autres actions dans le département, plus visibles, dans les semaines qui viennent.

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