Confinement Covid 19 : la journée de commémoration de la Shoah en direct via les réseaux sociaux à Lyon

Le 21 avril est la journée de commération de l'extermination des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. A Lyon cette année, pour cause de confinement, les noms des victimes sont lus via les réseaux sociaux

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Chaque année partout dans le monde le 21 avril est la journée mondiale de la commémoration de l'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Yom Hashoah est l'occasion de se souvenir et de lire les noms des victimes de la barbarie nazie. En principe, cette journée donne lieu à une célébration à Lyon place des Terreaux ou place Bellecour. Mais pour la première fois depuis les années 90, pour cause de confinement, il ne peut y avoir de rassemblement.

La communauté juive libérale Keren Or à laquelle se sont associés l'Association des Filles et Fils de Déportés des Klarsfeld et la LICRA (Ligue contre le Racisme et l'Antisémitisme) a décidé de filmer et de diffuser cette lecture mémorielle via le réseau social Zoom. C'est à 14h. On trouve les informations de connexion sur la page du CRIF Auvergne Rhône-Alpes ici

Depuis 1994, c'est la communauté libérale Keren Or qui organise cette célébration avec l'Association de Serge et Beate Klarsfeld, les premiers à avoir pu identifier l'ensemble des Juifs déportés depuis la France;

"De 14h à 17h chaque personne va lire pendant 5 minutes les noms des déportés en commençant par ceux du 1er convoi parti de Royallieu à Auschwitz le 27 mars 1942", précise le rabbin Daniela Touati. Ce premier nom c'est René Aaron.
Le maire de Lyon Gérard Collomb, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez comme le président de la Métropole, David Kimelfeld sont parmi les lecteurs.  
 

Un confinement pour réfléchir

Pour Nicole Bornstein, présidente du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) Rhône-Alpes, "Je trouve finalement que c'est encore plus fort que d'habitude dans l'esprit de chacun. Car tout le monde peut y participer de chez lui en allumant une bougie, comme en Israël depuis 10h ce matin et en interrompant son activité confinée. Cela amène à réfléchir sur le sens de ce confinement qui, pour moi, n'est absolument pas comparable à ce qu'ont vécu les juifs de France sous l'occupation. Eux devaient se cacher, n'avaient rien à manger et quand ils sortaient prenaient des risques considérables pour leur vie. Comparons ce qui est comparable!" Nicole Bornstein qui se dit "triste et inquiète" par ailleurs sur la poussée de l'anti-sémitisme sur les réseaux sociaux depuis le début du confinement.

Multiplication de messages anti-sémites


Une réalité que dénonce également la LICRA qui reçoit quotidiennement des signalements de la part d'internautes, choqués de lire des messages à contenus fortement anti-sémites et complotistes. 
"L'anti-sémitisme a été en quelque sorte "déconfiné" avec le confinement", confirme Stéphane Nivet, délégué général de la LICRA nationale. "Une explosion d'écrits nauséabonds notamment via Twitter dont le trafic a augmenté de 25% en un mois. On y retrouve la rengaine sous forme de trio "Maladie, Juifs, Complot". Avec un public confiné et donc captif, nous craignons d'assister à une plus grande banalisation encore de ce type de propos", conclut Stéphane Nivet.
 

Les Témoins


Pour lutter contre la haine et ne pas oublier, la LICRA propose d'écouter chaque jour un témoignage de rescapé lu par des personnalités : des philosophes comme Raphael Enthoven, des comédiens comme Pascal Elbé, des animateurs comme Michel Drucker ou des chanteurs comme Keren Ann lisant le témoignage d'Asia Turgel.
 

L'initiative s'appelle les "Témoins des Témoins" de la documentariste Sophie Nahoum en partenariat avec la LICRA et la  Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT
 

 

Les étudiants aussi


De son côté, l'UEJF  (Union des Etudiants Juifs de France) s'est associée à une initiative mondiale de lecture des noms. Plus de 1000 personnes ont participer à cette lecture légèrement anticipée diffusée en direct sur la page Facebook du syndicat étudiant


 

"Chaque année nous les jeunes, sommes impliqués dans cette commémoration", nous explique Anaël Blum, déléguée nationale chargée de la mémoire à l'UEJF. "L'objectif était de mobiliser pour ce Yom Hashoah confiné le plus possible de lecteurs de tous horizons. En France, le plus jeune a 7 ans, la plus âgée 85 ans."

Parmi les personnalités qui ont accepté de lire, on trouve Jean-Olivier Viou, ancien procureur général de Lyon, Max Maldacker, consul d'Allemagne à Lyon, Nicole Bernstein du CRIF, de nombreux élus ou des ministres comme Marlène Schiappa.
"C'était très touchant de se sentir portés dans ce projet", ajoute Anaël Blum.
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