Charlott’ est leader français de la vente de lingerie à domicile. Depuis la crise sanitaire liée au Covid 19, elle a dû réinventer son mode de vente. Alors pour l’entreprise de Chaponost (Rhône), finies les réunions à la maison, tout passe désormais par les réseaux sociaux.
"C’est l’événement le plus brutal de toute l’histoire de l’entreprise, mais jusqu’ici on a fait face."
Depuis la mi-mars, Véronique Garnodier, la fougueuse dirigeante fondatrice de Charlott’ est constamment sur la brèche, plus encore que d’habitude. Le confinement, pour une entreprise qui vend exclusivement à domicile, c’est une menace réellement mortelle.
Passé la sidération et l’angoisse des premiers jours, on a appris à toute vitesse. A privilégier le collectif, le système D, et surtout à partager en permanence les bonnes idées - Véronique Garnodier, dirigeante fondatrice de Charlott’.
Chaque jour, Véronique passe des heures en visioconférence pour assurer la poursuite de l’activité de l’entreprise, en particulier la livraison des commandes. Plus de 20% du chiffre d’affaire est aujourd’hui réalisé en multimédia (vente en ligne et réseaux sociaux). Sans oublier, et c’est plus surprenant, le recrutement.
"On a recruté près de 600 conseillères de vente à domicile depuis mi-mars. Un tiers d’entre elles a déjà pris des commandes, ça nous booste !"
Parmi les dernières recrues de la marque, Joy, qui habite Lentilly dans le Rhône. Elle n’a rejoint Charlott’ qu’en janvier dernier. A 24 ans, elle a lâché son métier d’esthéticienne pour la vente à domicile, par passion pour la lingerie. "Les premières semaines se sont très bien passées, j’ai fait plus de ventes et de chiffres d’affaires que prévu, bref des débuts en fanfare. Le confinement est tombé comme un couperet."
Le résultat est sans appel, en quelques jours, près de 70% de ventes en moins. Seule planche de salut : les réseaux sociaux. Live sur Facebook, mini-jeux sur Instagram, défilés virtuels improvisés , Joy veut avant tout maintenir le lien avec ses clientes et sauver ce qui peut l’être de ses revenus.
Et ça marche, sa première vente "live" lui a permis d’engranger 500 euros de commandes.
L’idée, c’est aussi de conserver autant que possible la convivialité de la vente à domicile, même si les clientes ne peuvent ni toucher ni essayer les produits.
Comme Joy, la plupart des 3000 conseillères de vente Charlott’ misent tout sur les réseaux sociaux en attendant la fin du confinement. Avec le soutien actif de la marque qui multiplie avec elles les visioconférences, les bons tuyaux voire les coups de pouce financiers. Le montant des premières ventes à réaliser pour les conseillères débutantes est ainsi passé de 1000 à 500 euros.
Le déconfinement ? Charlott’ s’y prépare. Il sera évidemment progressif. "Nos conseillères de vente proposeront aux clientes des rendez-vous individuels ou des réunions à moins de 5 personnes, et pas dans leur salon mais en extérieur, sur la terrasse ou dans le jardin. Aux beaux jours, on peut très bien acheter de la lingerie sur l’herbe" s’amuse Véronique Garnodier. Pas plus inattendu que de se fabriquer un masque avec un soutien-gorge.
Les chiffres de la vente à domicile en Auvergne Rhône Alpes
En Rhône Alpes, la vente à domicile représente 42000 emplois, à temps plein ou partiel pour un chiffre d’affaires total de 278 millions d’euros.- RHONE 18900 personnes 124 millions €
- LOIRE 8000 personnes 53 millions €
- AIN 6500 personnes 43 millions €
- DROME 5200 personnes 35 millions €
- ARDECHE 3400 personnes 23 millions €