Avec l'épidémie de coronavirus Covid 19, les marchés hebdomadaires se vident de leurs clients habituels, alors que les commandes en drive explosent de l'autre côté dans les supermarchés. Reportage à Lyon et Villeurbanne, sur ces jours de marchés pas comme les autres.
A Lyon, le marché du quai Saint-Antoine est en général, très fréquenté le dimanche matin, mais ce 22 mars les 3/4 des clients habituels ont déserté les lieux. La fréquentation a baissé de 80% environ.Pami les clients, de la patience, et beaucoup de distance. "Je préfère aller au marché parce que c'est une zone moins confinée qu'un supermarché, et je vais continuer à venir" nous dit une cliente.
Le nombre de stands n'a pas changé, il y en a toujours 50, mais ils sont espacés de 3 mètres.
"Je vois qu'ils sont espacés, donc ça me va bien. Si on constate que les marchés sont une source de problème pour ce virus alors il faudra bien les fermer" nous dit une autre cliente.
"On n'a pas le choix"
Parmi les vendeurs, très peu portent des masques mais tous portent des gants. Une possible fermeture du marché est bien-sûr envisagée par tous, avec surtout de la compréhension.
Daniel et Yvette, 73 ans chacun, continuent de travailler en vendant du pain. Ils sont à la retraite mais ne gagnent que 700 euros chacun: "On n'a pas le choix, il faut continuer à travailler même si on a une santé fragile, pour payer le loyer à la fin du mois. On comprend qu'une fermeture soit envisagée, mais dans ce cas on attend des aides."
Vers une interdiction totale?
Certains marchés pourraient être interdits selon les déclarations mercredi dernier du ministre de la santé Olivier Véran, qui vise ceux "où l'on voit des foules et qui ont beaucoup d’étals".
A Villeurbanne
Le marché de la Ferrandière à Villeurbanne, samedi 21 mars, était bien plus calme qu'à l'accoutumée.
De très nombreux clients se sont précipités dès l’ouverture. Certains étaient là dès 6h30, au moment où le déballage commence tout juste.
Certains commerçants comme le volailler ne sont pas du tout venus car l’incertitude règne.
D’autres comme la marchande de pain ou le producteur de rigottes et autres fromages de chèvre ont failli ne pas pouvoir déballer car ils n’ont pas le statut d’abonnés mais simplement de vacataires, sur un marché où ils viennent pourtant depuis plus de 15 ans et où ils ont leur place attitrée.
La mairie leur aurait signifié que ce n’était pas la peine de venir la semaine prochaine.
"C'est n’importe quoi", réplique la poissonnière qui, elle, est abonnée et veut défendre ses confrères. "S'ils ne viennent pas, le marché sera à moitié vide et les gens qui ne se ravitaillent pas ici vont s’entasser ailleurs. Il faudrait seulement pouvoir utiliser le trottoir contigu et tout aussi large pour espacer les stands."