Coronavirus Covid-19. Les mailles du filet se resserrent pour ceux qui, de l'étranger, veulent rentrer à Lyon

Oscar est rentré des Etats-Unis ce lundi 23 mars 2020. A pris un vol commercial, fait escale à Roissy CDG où c'était "la cohue des retours", puis a atterri à Lyon Saint-Exupéry où quasiment tous les vols étaient annulés. Avec le Coronavirus, les retours de l'étranger se compliquent. Témoignage.

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C'est une maman, partie récupérer son fils de 20 ans, à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Ce 23 mars 2020, Oscar est de retour des Etats-Unis où il pensait bien passer un semestre universitaire. Sauf que l'épidémie, la pandémie du virus Covid-19 s'est déclarée depuis son départ, début janvier, pour la Californie. "Il a eu les boules face au Coronavirus" nous confie sa mère. Et sans doute aussi, un peu la boule au ventre de s'éterniser sur le chemin du retour à la maison, à Lyon. Parce qu'il devient de plus en plus difficile de revenir de l'étranger. Sa maman raconte.

Saint-Exupéry : l'aéroport de Lyon devenu presque fantôme


Il est 15 heures. L'avion d'Oscar va bientôt atterrir. Au volant de la voiture familiale, sa mère s'approche des terminaux. Arrêt obligatoire. Contrôle de gendarmerie. Une carte professionnelle ornée d'un bleu blanc rouge ne suffit pas. Nous rappellant au passage que nous sommes tous à égalité, de simples humains face à la menace du Coronavirus.
Présentation de l'autorisation dérogatoire, avec motif de déplacement familial impérieux de coché. "Là, ça passe après avoir indiqué la provenance du passager, histoire de vérifier que le vol est effectivement attendu sur le tarmac lyonnais".
 

Arrivée dans le terminal. Sur les panneaux donnant des informations sur le statut des vols au départ et à l'arrivée à Saint-Exupéry, c'est bien simple. Tout ou presque clignote en rouge. "Annulé, annulé, annulé... Le vol d'Oscar est l'un des rares, encore programmés une semaine après le début du confinement général en France. Et il n'y avait qu'un tgv entre Roissy et Saint-Exupéry à midi, trop juste pour y monter".

L'aéroport de Lyon et ses parkings sont quasiment vides. Sauf quand Oscar et les autres passagers débarquent. Retrouvailles. Et vite, mettre la valise dans le coffre, s'installer un devant, l'autre à l'arrière, en diagonale dans la voiture. "J'avoue, j'avais peur de me faire encore contrôler et engueuler si on était côte à côte" confie la maman d'Oscar.
Tous deux ont repris la route vers ce désormais mode de vie rythmé par la consigne Restez chez vous.
 
 

Pas de rapatriement officiel organisé depuis les Etats-Unis


Faire revenir Oscar à Lyon, n'a pas été une mince affaire. Parti début janvier pour suivre un semestre universitaire à Berkeley en Californie, Oscar s'était envolé avec Air Portugal et un billet retour prévu le 18 mai.
Quand la pandémie du Covid-19 atteint aussi les Etats-Unis, le jeune homme "le sent moyen", se dit que s'il venait à attraper le Coronavirus, "il serait mieux soigné en France". Le fait de penser à cela à l'âge de 20 ans étonne sa mère. Et c'est le branle-bas de combat.

Aux Etats-Unis, le confinement n'est pas général. Les frontières encore ouvertes. Résultat : le consulat n'organise pas de rapatriement. Aux familles de se débrouiller pour trouver un vol commercial.

Air Portugal ? "La compagnie n'a pas accepté d'avancer la date du billet retour. Plus de vol de programmé. Mais votre billet retour reste valable 1 an m'a-t-on dit. Et pour ce qui est d'un remboursement, tu t'assoies dessus vu que la moitié du voyage a été réalisée".

A partir de ce moment-là, commence le siège des sites internet des compagnies et des voyagistes. Jusqu'à se prendre une suée en voyant les prix faire le yoyo et monter jusqu'à 2000 euros.
Après quelques recherches, l'achat du billet retour se finalise : une place à moins de 600 euros, un tarif plafonné mis en place par la compagnie Air France pour un vol long-courrier.

Le placer en quatorzaine dans sa chambre ? 


"J'espère qu'il ne s'est pas trop approché de quelqu'un  sur son trajet retour" dit la maman d'Oscar. "Il a raconté qu'arrivé à Roissy, c'était blindé de monde. Avec tous ceux qui rentraient de partout".

Je lui rétorque que prendre l'avion, cela signifie rester assis pendant des heures, à dix centimètres de vos voisins de rangée. Lui demande, du coup, si elle a placé son fils en quatorzaine de retour à la maison. "L'enfermer dans sa chambre, sans boire et sans manger ?" Un peu excessive comme réponse, mais je me tais.
 

Oscar, qui va poursuivre son semestre universitaire américain en ligne, a ramené des cadeaux. Dont un tshirt de la prison d'Alcatraz pour son père. Joli clin d'oeil à l'actualité du monde : de prisonnier à confiné, il n'y a qu'un pas !




 





 

 
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