Il y a des supporters français qui vont vivre le choc entre la France et l'Angleterre, ce samedi 10 décembre, de l'autre côté de la Manche. Parmi eux, les "Lyondoners", des Lyonnais expatriés à Londres et passionnés de football.
C'est la première fois que les Bleus et les Three Lions se rencontrent dans un match à élimination directe en Coupe du monde. Le vinaigre de malt qui accompagne souvent le fish and chips est en train de monter en sauce de l'autre côté de la Manche où les Anglais rêvent de battre les Bleus pour se frayer un chemin vers une finale de Coupe du monde pour la première fois depuis 1966.
Ils pensent tous qu'ils vont enfin ramener la coupe à la maison, comme ils disent
Sarah, expatriée
À Londres, les expatriés français sont aux premières loges face à cet enthousiasme débordant. "J'ai discuté avec des Anglais. Ils y croient énormément. Ils pensent tous qu'ils vont enfin ramener la coupe à la maison, comme ils disent", s'amuse Sarah, une expatriée qui appartient au groupe des "Lyondoners", des Lyonnais basés à Londres et passionnés de football.
"Il y a un peu deux courants de pensée chez les Anglais, nuance Bruno, l'un des fondateurs du groupe Lyondoners. Beaucoup de gens voient la France très forte et favorite. Et puis il y en a d'autres qui crient plutôt "It is coming home" ("la coupe revient à la maison", l'un des chants favoris des supporters anglais) et considèrent que l'Angleterre a le meilleur championnat du monde, les meilleurs joueurs du monde et qu'ils vont battre la France et gagner le tournoi".
Les expatriés sont au rendez-vous
Sarah, employée dans une multinationale, juge cependant qu'il n'y a pas que les Anglais qui attendent avec impatience le match, dont le coup d'envoi sera sifflé à 20 heures samedi 10 décembre. "Depuis le début de la Coupe du monde, beaucoup de Français sont au pub pour regarder les matchs", raconte-t-elle. Les images de la célébration devant la retransmission du huitième de finale où la France a éliminé la Pologne disent tout de la passion de ce groupe de supporters.
Lors du premier match face à l'Australie, les Lyondoners attendaient une trentaine de supporters dans un pub à Picadilly, "The Coach House". Ils se sont retrouvés à 90, puis à 160 lors du match suivant contre le Danemark. Pour le quart de finale face à l'Angleterre, le nombre de places réservées aux Français est bloqué à 110, car il y aura autant d'Anglais dans un pub qui sera divisé en deux camps.
Une rivalité assez saine
On a la pression, si on perd il va falloir faire profil bas lundi au bureau
Bruno, ingénieur à Londres
Pour Sarah, l'enjeu énorme du match de samedi ne soulève pourtant pas d'animosité entre Frenchies et Anglais. "Mon coach de sport dit que l'équipe qui gagne samedi remportera ensuite la Coupe du monde. Et puis au travail, c'est assez international. J'ai un collègue allemand, un Brésilien, des Anglais... On est très respectueux entre nous et je sais qu'il n'y aura pas de chambrage au retour au bureau lundi après le match", estime Sarah.
Dans les locaux de l'entreprise de Bruno, ingénieur chez un fabricant de vélos, il y a un peu plus de "chambrage". "On a la pression, si on perd il va falloir faire profil bas lundi au bureau", rigole-t-il.
Tout au long de l'année, les Lyondoners suivent les matchs de l'Olympique lyonnais. La saison passée, ils avaient fait des déplacements, dont le match de coupe d'Europe face à West Ham au Groupama Stadium. "C'était l'occasion de revenir à la maison", dit Sarah. Cette fois, ils espèrent que c'est la Coupe du monde qui va revenir dans la maison bleue.