Avec le nouveau confinement, la solidarité commence à s'organiser dans la Métropole de Lyon et ses environs. Un restaurant donne ses stocks, un entrepreneur cherche à sauver les autres petites structures, et la ville va mettre en place une plateforme numérique d'entraide pour les habitants.
La petite entreprise familiale de Beynost (Ain) est devenue une grande structure qui marche, et qui tourne à plein régime, même pendant ce nouveau confinement. La société Bci Isolation s'est spécialisée dans l'isolation à 1 €, et emploie maintenant une centaine de salariés, avec des entreprises partenaires.
"Aider les restaurants, les cafés et les autres entreprises"
Lors du premier confinement, ce fut le chômage partiel pour tous les salariés, et l'aide du Prêt Garanti par l'Etat. Les choses sont différentes avec ce nouveau confinement: "On a la chance de pouvoir continuer à travailler. Donc notre idée c'est d'aider les restaurants, les cafés et les autres petites entreprises qui risquent de fermer définitivement" nous explique Jérémy Poret le gérant.Les détails techniques de cette initiative solidaire ne sont pas encore arrêtés. L'entrepreneur cherche en ce moment de l'aide pour consolider son initiative au niveau administratif.
L'idée est de créer un fonds de solidarité pour certaines entreprises de la région en grande difficulté à cause du confinement. "Nous voulons reverser une partie de nos recettes sur un fonds spécifique. Si d'autres entreprises veulent nous rejoindre ce serait parfait. L'idée est de faire abonder ce système, pour sauver d'autres entreprises locales comme les cafés ou les restaurants."
"On a donné des tomates, des saucisses, du fromage"
Thibault Salvat, propriétaire du Hard Rock Café dans le 2e arrondissement de Lyon ne voulait pas jeter les restes de sa cuisine. Son établissement est fermé depuis hier soir. Via la Mairie de Lyon, il est entré en contact très rapidement avec la Banque alimentaire, pour que l'association récupère ces denrées et les redistribue.Thibault Salvat: "Lors du premier confinement, on n'a pas eu le temps de s'organiser aussi bien, donc on avait donné au personnel, et on avait vendu en direct à certains clients habituels. Là c'est la première fois. On a tranformé des légumes en soupes. On a donné des tomates, des saucisses, du fromage qui ne pouvaient pas se garder pendant un mois."
Ce premier jour du confinement correspond aux 4 ans de l'établissement. Pour ce gérant, cet élan de générosité pourrait être renouvelé à l'avenir pour plus d'entraide au quotidien.
35.000 repas par jour
Pour la Banque Alimentaire, les distributions de repas risquent d'augmenter dans les jours à venir. Actuellement la structure donne 35.000 repas par jour. Des restaurants, des cantines scolaires contactent régulièrement l'association au quotidien. "On a fait l'acquisition d'un véhicule adapté pour la "ramasse". L'objectif est de lutter contre le gaspillage alimentaire et proposer toutes les denrées aux plus démunis."Les repas du Hard-Rock Café ont donc pris la route, direction l'entrepôt de la Banque Alimentaire à Décines-Charpieu, où ils seront distribués aux 125 associations partenaires ces prochains jours.
Une plate-forme numérique d'entraide à Lyon
La Mairie de Lyon met en place une plate-forme numérique d'entraide à partir du début de la semaine prochaine. Il s'agit de faire correspondre facilement les besoins des habitants, avec les offres d'entraide de voisins ou d'habitants du quartier, pour faire ses courses, livrer un repas, aller à la pharmacie, s'occuper des animaux etc. Pour Grégory Doucet le maire (EELV) de Lyon, "beaucoup de nos aînés vont être très rigoureux pour respecter le confinement. Nous voulons faciliter la solidarité entre les habitants."Les associations humanitaires reçues à la Métropole de Lyon
Au niveau de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, son président a rencontré ce matin les représentants de plusieurs associations "pour dresser un état des lieux de leurs besoins".La Banque Alimentaire, la Croix-Rouge du Rhône, le groupement des Associations étudiantes, les Restos du Coeur, le Secours Catholique et Populaire ont été reçus, avec l'installation d'une cellule de coordination, afin d'organiser des rendez-vous réguliers. Sur le terrain, ces structures font face à une nette augmentation de situations particulières dramatiques, en ce début de période hivernale.
Bruno Bernard, Président (EELV) de la Métropole de Lyon: "L’hiver est un période particulièrement complexe pour les plus démunis d’entre nous : encourager la solidarité citoyenne est nécessaire, mais pas suffisant. Au-delà de la démarche de co-construction dans laquelle nous sommes avec les acteurs associatifs, nous mettrons à leur disposition tous les moyens dont nous disposons pour les aider à préserver la dignité des plus précaires."
Plusieurs sujets ont été abordés : l’hébergement d’urgence, l’enjeu de la fracture numérique, de la précarité étudiante, et la réorganisation de la distribution des différents dons, qui devra se dérouler dans le respect des mesures sanitaires.