Covid 19 : "Tous les moyens que l’on a pour lutter contre le virus restent efficaces contre ce variant." Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon

Depuis quelques jours le variant Omicron inquiète la planète. Détecté en Afrique du Sud, il se propage en Europe et serait déjà présent en France. Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon et membre du conseil scientifique se veut optimiste.

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Pour Bruno Lina, membre du conseil scientifique et professeur en virologie, le variant Omicron ne constitue pas une nouvelle épidémie. Selon lui, la vigilance est de mise, les gestes barrières et un schéma vaccinal à 3 doses sont suffisants pour faire face à ce variant. 

Quid de l’importance de la dose de rappel ?  

"Si l’on veut maintenir un niveau de protection suffisamment élevé il faut vraiment que cette dose de rappel soit faite par tout le monde, de façon extrêmement élargie. Tout ceci va permettre de contrôler à la fois l’épidémie Delta et potentiellement l’introduction du virus Omicron."

Que sait-on de ce variant ?  

"C’est un virus que l’on connaît depuis cinq jours. C’est difficile d’avoir beaucoup de certitudes sur ce que l’on peut dire sur la base de la séquence de ce virus en fonction des informations que les pays qui y sont exposés, en particulier l’Afrique du Sud peuvent nous donner.

A partir d’un certain nombre d’informations que l’on a sur la séquence de ce virus, sur sa façon de se comporter et d’essayer d’estimer ce qu’il pourrait être.

En pratique, il cumule un certain nombre de mutations qu’ils font qu’il est possible qu’il y ait un échappement partiel immunitaire vis-à-vis d’un certain nombre d’anticorps neutralisants qui sont obtenus avec l’infection et avec la vaccination. Mais malgré tout, nous savons aussi qu’une partie de ses anticorps vont rester fonctionnels et surtout qu’une autre partie de l’immunité qui s’appelle l’immunité cellulaire reste efficace aussi. Il est donc possible qu’il y ait une baisse de la protection mais on aura une protection importante.

Pour ce qui est de la transmission, c’est très compliqué. Si on veut faire une analyse de risques de transmission relatifs  entre le variant Delta et le variant Omicron, cela signifie qu’il faut les mettre en compétition l’un avec l’autre et il n’y a pas de pays pour l’instant où ils sont en compétition. Donc on a besoin d’accumuler un peu d’informations pour savoir comment ça va se passer dans le futur et qu’est-ce que ce virus Omicron nous réserve."

Est-ce que les vaccins protègent la population contre ces variants ?  

"Les informations que nous avons d’Afrique du Sud c’est que les personnes qui développent la maladie là-bas sont des non-vaccinés mais pas seulement.

Un certain nombre de personnes avec une ou deux injections (souvent Astra Zeneca ou Jensen ) ont présenté des symptômes. Donc c’est très cohérent avec les logiques que l’on peut avoir actuellement en Europe où on pense que pour être protégé efficacement, quel que soit le variant, il faut au moins un schéma vaccinal à trois doses.

Le rappel vaccinal est très important et on pense qu’il va mettre un niveau d' immunité qui permettra d’être efficace pour éviter les formes graves mais aussi en partie contre la transmission de ce virus.

Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui en France, on est confronté essentiellement au virus Delta, c’est environ 30 000 infections par jour contre 8 infections à Omicron.

Il est difficile d'avoir des certitudes sur le variant Omicron, plusieurs cas suspects ont été récusés parce que le séquençage confirme que ce n’était pas le variant Omicron, sur des patients qui rentraient d’Afrique du Sud et qui étaient malades. Inversement, il y en a encore quelques-uns qui sont en cours de séquençage. Les séquençages sont faits après des PCR de criblage qui sont des PCR d’orientation, qui nous disent que c’est peut-être ça.

Les résultats de séquençage seront connus entre demain et après-demain et à ce moment-là on pourra confirmer ou pas une infection avec ce virus."

Êtes-vous inquiet ?

"Non, il faut être vigilant. On a toutes les mesures barrière, toutes les mesures d’hygiène, tous les moyens que l’on a pour lutter contre le virus restent efficace contre ce variant. On ne part pas zéro, ce n’est pas une nouvelle pandémie, ce n’est pas une nouvelle épidémie c’est juste l’apparition d’un variant qui présente des caractéristiques que l’on doit surveiller mais heureusement grâce à  la vaccination et à l’ensemble des mesures prises individuellement on peut contrôler la circulation de ce virus."

La situation dans notre région 

Dans la région Auvergne Rhône Alpes, l'Ardèche reste le département le plus touché.

Le taux d'incidence est de 366 cas pour 100 000 habitants, soit 7 fois plus que le seuil d'alerte mais la tension hospitalière en revanche n'est que de 27%, les hôpitaux, pour le moment, font face. 

La vaccination a freiné la tension hospitalière. Dans la région 9 patients sont intubés, donc en soins intensifs, mais ce sont des patients immunodéprimés ou non-vaccinés.

Il est cependant important de rappeler que si la vaccination permet d'éviter les formes graves de la Covid-19 elle n'évite pas la propagation du virus. 

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