Pour faire face à l'afflux de malades du COVID, les hôpitaux doivent trouver des solutions pour "réarmer" des lits de réanimation, les équiper afin de pouvoir accueillir des patients placés en coma artificiel. Trouver des lits et surtout du personnel. A l'hôpital Lyon Sud, on s'organise.
A l'hôpital Lyon Sud, dans l'unité de chirurgie ambulatoire transformée en salle de réveil, les patients Covid+ sont allongés les uns près des autres. Ils sont encore inconscients. Les soignants doivent faire face à l'afflux de patients malades du Coronavirus. Cet hôpital lyonnais est sous tension: les services de réanimation sont à présent occupés à 98%. Les autres unités Covid + sont également proches de la saturation, occupées à 84%. Alors, pour résister à l'afflux de malades, il faut trouver des lits ou plutôt "réarmer des lits" comme on dit dans le jargon hospitalier. Pour cela, les hôpitaux et les équipes de soignants doivent anticiper et s'organiser.
"Pour ouvrir une unité rapidement, il nous faut à peu près une semaine," explique Vincent Piriou, chef de service réanimation à l'hôpital Lyon-Sud, "une semaine d'anticipation pour récupérer le matériel, faire tous les câblages et puis avoir le personnel, faire modifier leurs roulements...".
Réanimation : organisation, anticipation et piqûre de rappel
Huit blocs opératoires sur vingt-quatre tournent encore dans ce centre hospitalier, uniquement pour l'urgence et la moyenne urgence. Mais pour ouvrir des lits, il faut beaucoup de personnel, des médecins et des infirmiers formés à la réanimation. Ces personnels sont réaffectés depuis des services temporairement arrêtés.
Ainsi, Jennifer Lacoste, infirmière à Lyon-Sud, qui a déjà fait de la réanimation il y a quelques années, explique avoir besoin de formation.. "Ce n'est pas du tout le même environnement que dans un service, donc forcément, il faut que l'on réapprenne," précise-t-elle. Une piqure de rappel pour ces personnels déjà très qualifiés mais qui prend du temps et ajoute au délai pour réarmer de nouveaux lits de réanimation.
"On a été amenés à s'étendre à la fois dans les blocs opératoires, à la fois dans d'autres locaux, avec du personnel de bloc opératoire, notamment les infirmières spécialisées, qui sont les infirmières anesthésistes ou bien des infirmières de salle de réveil car dans leur passé, elles ont eu un exercice en réanimation," résume Vincent Piriou, chef de service réanimation à l'hôpital Lyon-Sud.
Mercredi, quatre lits supplémentaires ont été réarmés pour l'accueil des patients Covid +. Cinq autres lits seront également réarmés avant le week-end. Ces unités sanctuarisées portent un nom très approprié: "Cassiopée".
Le 3 novembre, la région Auvergne Rhône-Alpes comptait 5576 patients hospitalisés pour COVID, 707 nouvelles hospitalisations la veille et 675 patients en réanimation. Le Rhône, le département qui compte le plus de personnes hospitalisées pour cause de Covid avec 1569 patients et 244 patients en réanimation.