Crise économique : le tribunal de commerce de Lyon conseille les entreprises avant qu'elles rencontrent des difficultés

Invité du 19/20 de France 3 Rhône-Alpes, le président du tribunal de commerce de Lyon Thierry Gardon souhaite aider les entreprises avant qu'il ne soit trop tard. Une chambre de prévention est à leur écoute pour les aider à traverser la crise. 

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Afin d'aider les entreprises à traverser la crise économique, le tribunal de commerce de Lyon a mis en place une chambre de prévention. Il s'agit d'agir avant qu'il ne soit trop tard, à savoir quand l'interdiction d'assigner les entreprises sera levée pour les créanciers. Thierry Gardon, son président, expose le dispositif.

Qu'en est-il de l'activité du tribunal depuis le début de la crise?
C'est assez inédit car l'activité est réduite à sa plus simple expression. Il y a moitié moins de défaillances d'entreprises entre 2019 et 2020 et à peu près la même proportion pour les entreprises qui souhaitent bénéficier de mesures de prévention.

Comment expliquez-vous cette baisse ?
C'est une situation artificielle. L'Etat a interdit aux créanciers d'assigner les entreprises jusqu'au 23 août. Et à ce jour, des organismes comme l'URSAFF n'ont toujours pas assigné d'entreprise. Mais on aura vraisemblablement à connaître, d'ici quelques mois, des défaillances d'entreprises de façon significative.

Les aides comme le prêt garanti par l'Etat, le report de charges, le chômage partiel, devaient-elles être mises en place ?
Bien évidemment. Maintenant il va falloir gérer les temporalités selon les entreprises, en fonction de la reprise totale, partielle ou nulle de l'activité. Ces aides sont des aménagements en terme de trésorerie. Pour les entreprises qui perdaient de l'argent avant la crise du Covid, il n'y a pas de raison que la situation ait changé. Donc elles vont consommer la trésorerie qui leur a été attribuée et on risque de se retrouver assez rapidement avec des entreprises en grosse difficulté pour celles qui n'ont pas repris leur activité. 

Quels sont les secteurs qui souffrent le plus ?
L'aéronautique, les cafés et restaurants, les services et bien sûr l'événementiel qui n'a pas repris ou très peu.

Qu'est-ce que vous conseiller aux chefs d'entreprises ?
Je crois que c'est le rôle du président du tribunal de commerce que d'informer les dirigeants d'entreprises qu'il est nécessaire d'anticiper leurs difficultés. Il faut qu'ils le fassent tant qu'ils ont de la trésorerie et dès qu'ils ont conscience qu'ils ne pourront pas faire face aux échéances. Nous avons une chambre de prévention, isolée de la partie judiciaire du tribunal. Des juges sont là pour conseiller les chefs d'entreprises, leur proposer des solutions et expliquer les procédures. Ils peuvent également mettre en place une conciliation. Ils ont des contacts directs avec l'URSAFF ou les impôts pour négocier des suspensions de poursuites ou des délais. Nous n'enregistrons aucune information sur l'entreprise qui vient nous voir. Si elle n'est pas satisfaite de notre service, elle peut partir.
Les chefs d'entreprises doivent venir nous voir le plus tôt possible.

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