Le 17 octobre 2023, le centre de soins pour animaux sauvages, l'Hirondelle, a recueilli trois cygnes dans un état critique. Les oiseaux auraient été poussés depuis le pont de la gare de Parrache par des agents SNCF, selon les témoins. L'association Stéphane Lamart porte plainte pour actes de cruauté envers une espèce protégée. Le parquet vient d'ouvrir une enquête.
Le 17 octobre 2023, le centre de soins pour animaux sauvages, l'Hirondelle, a recueilli trois jeunes cygnes profondément blessés. Pour les évacuer du pont de la gare de Perrache et éviter des retards de train, des agents de la SNCF les auraient poussés dans le vide. Les animaux ont lourdement chuté en contrebas. Incapables de bouger, les pattes et les ailes fracturées, les cygnes ont été signalés à l'association par des riverains.
Plainte pour actes de cruauté envers une espèce protégée
"Jeter un animal dans le vide, ce n'est pas un mode de fonctionnement normal de la part d'un être humain, Les conséquences sont forcément tragiques sur l'animal", déclare Stéphane Lamart. "Ce sont des atrocités pour nous, ce sont des actes de cruauté volontaires pour nuire à l'animal. Au lieu de les déplacer ou d'appeler une association de protection des animaux, ils ont préféré réserver un sort sinistre à ces animaux, il y a des conséquences juridiques, car nous avons déposé plainte et nous ne comptons pas en rester là."
Trois cygnes poussés du haut du pont de la gare Lyon Perrache souffrent de graves fractures
"Il s'agit d'une espèce protégée, rappelle Stéphane Lamart, les oiseaux ont subi des actes de cruauté au vu des e-mails et des éléments que nous avons. Tout a été transmis au parquet directement, c'est entre les mains du procureur de la République de Lyon."
L'association Stéphane Lamart reçoit chaque année à peu près 495 signalements au niveau national. Sur 495 procédures lancées, environ 200 aboutissent à des audiences.
En matière de protection animale, certaines juridictions ont la main lourde quand il s'agit d'actes de cruauté ou des faits de mauvais traitement sur les animaux.
Stéphane Lamart
Les plaintes contre la maltraitance animale aboutissent de plus en plus
"Il faut faire confiance à la justice, au parquet de Lyon pour qu’il prenne les mesures nécessaires juridiquement et que l’enquête aboutisse", dit le président de l'association Stéphane Lamart.
"On est dans une société où il y a de plus en plus de jeunes magistrats, où l’opinion publique se dresse contre la souffrance animale, donc ces jeunes magistrats sont sensibles à la souffrance animale."En France, il existe un arsenal juridique important en matière du droit de l’animal. D’une juridiction à une autre pour les mêmes faits, il peut y avoir deux décisions différentes.
"C’est une question de volonté du magistrat, du président du tribunal" précise le défenseur de la cause animal. La loi prévoit des peines d'amende, des peines d’emprisonnement et, dans certains cas, des dommages et intérêts alloués aux associations de protection animale qui œuvrent pour sensibiliser l’opinion et venir en aide aux animaux.
Une détermination qui, dans ce cas, porte ses fruits. Ce mardi 31 octobre, l'association Stéphane Lamart a reçu un courrier du procureur assurant qu'une enquête était ouverte.
Des agents de la @GroupeSNCF soupçonnés d’actes de cruauté sur des #cygnes face à ces faits, l’association Stéphane LAMART a déposé plainte contre X, le 27 octobre 2023, entre les mains du procureur de la République de Lyon, @TJLyon pour acte de cruauté commis sur une espèce… pic.twitter.com/kwaFyivYcd
— Association Stéphane Lamart (@StephaneLAMART) October 30, 2023
Convalescence délicate
Actuellement, les cygnes sont dans un état "catastrophique". Ils ont des plaies, des ailes cassées, des problèmes au niveau des pattes. Il n'est pas sûr qu'ils puissent voler de nouveau, ni marcher correctement ou retrouver leur liberté.
"C’est catastrophique, notamment pour la souffrance qu’ils ont endurée. C’est là où j’attends une fermeté de la justice, dit Stéphane Lamart. La justice doit sanctionner fermement les actes et être à la hauteur des faits. C’est ce que nous demandons, c’est ce que l’opinion publique attend de la justice, car aujourd’hui, nous sommes dans une société où l’animal compte énormément aux yeux des Français."