Déconfinement des scènes à Lyon : la musique va retrouver son public, sauf dans les clubs

La Fête de la musique durera un mois à Lyon, du 21 juin au 31 juillet. C'est ce qu'a annoncé l'adjointe au maire de Lyon en charge de la culture, Nathalie Perrin-Gilbert, qui a présenté à la presse le programme de réouverture des scènes et lieux de musique pour ce déconfinement.

L'Auditorium et l'Orchestre national de Lyon rouvrent au public, dès ce 19 mai, sa billetterie. Les représentations pourront retrouver la grande salle à compter du 28 mai, avec des premiers spectacles-concerts, et, au total une quinzaine de rendez-vous avant la fin du mois de juin. "Il reste beaucoup de places à la vente" précise Aline Sam-Giao, la directrice générale, "on proposera de la musique classique, du jeune-public et de la musique électronique jusqu'à fin juin"

Certaines dates faisaient partie du programme initial, et d'autres ont été rajoutées pour compenser la jauge de 35% maximum imposée par les mesures sanitaires toujours en vigueur,avec une limite de 1000 spectateurs. Selon les prévisions, cette jauge pourrait passer à 65% à compter du 9 juin, limitée au maximum à 2000 personnes munies d'un pass sanitaire.

De la danse à l'Opéra national

L'Opera National de Lyon, dont le retour est prévu le 25 mai, va offrir à son public le programme annoncé avant le confinement. Le 20 mai aura tout de même lieu la première du Coq d'Or (Opéra de Nikolaï Rimski-Korsakov - Mise en scène : Barrie Kosky - Direction musicale : Daniele Rustioni), qui sera également capté par France Télévisions.

 "C'est également une nouvelle saison qui annonce énormément de danse" explique son directeur Serge Dorny "des nouvelles créations à l'image de la collaboration que nous menons avec de multiples institutions telles que la Biennale de la danse ou les Subsistances".

Le report de certains récitals est également annoncé. "On avait vendu toutes les places. On a remboursé tout le monde, puis réouvert la billeterie, en invitant prioritairement ceux qui avaient acheté des places avant le confinement. On débutera avec un public de 350 personnes, puis autour de 500 en juin."

"Enfin des étrangers" au Périscope

De son côté, le Périscope ouvre à nouveau ses portes avec un concert avec un public limité, comme l'explique avec humour son directeur Pierre Dugelay "Le Périscope est une petite salle... à 35¨%, cela devient une très petite salle". Le pianiste Bruno Ruder débute le programme en solo. 

La programmation du Periscope est prête, mêlant artistes locaux et nationaux. "On va essayer de pousser la saison plus loin que d'habitude, notamment avec un temps fort début juillet, avec 8 groupes sur 4 jours dont (enfin) des étrangers. L'ensemle sera retransmis sur 4 radios partenaires" annonce le directeur. 

Hybrides, inclassables, populaires ou savantes musiques à Superspectives

"On est relativement nouveau à Lyon" annonce le responsable du festival de musique contemporaine "Superspectives" dont la 3ème édition aura lieu du 18 juin au 11 juillet dans les magnifiques jardins de la Maison de Lorette à Lyon. "En essayant de comprendre cette étiquette de musique contemporaine, on tente de la renouveler en s'ouvrant à toutes les musiques de création d'aujourd'hui, avec un regard particulier pour toutes celles qui trouvent difficilement leur place dans les programmations" explique son co-directeur Camille Rhonat. 

Tracer la route

Dans le 1er arrondissement de Lyon, la petite scène de musique francophone de 80 places "A thou bout d'chant" reprendra le 29 mai avec son concert "tracer la route".

Puis une bonne dizaine de concerts seront programmés d'ici à debut juillet. Ce lieu, dont l'une des vocations est d'accompagner les artistes -ce qui a été largement appliqué pendant le confinement- va mettre en avant "Oscar les vacances" le 2 juillet.

Les "petites" structures remontent doucement sur scène

A la MJC du Vieux-Lyon, la halle Léo Ferré, du côté de la place St Jean, les affaires reprennent très rapidement avec un premier concert dès le 21 mai. Organisateurs de "chant de mars", ils ont pu monter leur festival "version covid" en ligne, avec des lives et des portraits d'artistes vocaux tournés dans plusieurs musées lyonnais ou à l'Hôtel de ville de Lyon. 

La Maison pour tous des Rancy a préparé sa reprise dès le 19 mai. Une salle de 100 places (mais qui accueillera donc 30 spectateurs) et qui proposera des soirées autour de la chanson, notamment avec Anne-Lise Roche. Des festivités en plein air auront lieu ensuite, comme les "apéros du monde" dans le quartier de la Guillotière.

La marché-gare de Lyon ne pourra pas réouvrir, pour cause de travaux, qui vont encore durer un an. Des événements "hors les murs" seront tout de même proposés. 

Le Sucre privé de réouverture

Le Sucre ne pourra pas, lui non plus réouvrir, pour le plus grand regret de son directeur Cédric Dujardin : "C'est un club... et notre ministre de la culture considère que ce n'est pas un lieu culturel. Pourtant, chaque année, ce sont près de 800 artistes, que l'on accueille. Nous n'avons aucune visibilité pour l'instant mais on continue à travailler. On accueille des artistes en résidence, pour qu'ils puissent préparer leurs shows. Et puis on forme des futures DJ, tous les week-end. Avec l'ambition d'en faire de futures ambassadrices de la musique à Lyon. On les découvrira lors de la fête de la musique, à Confluence. "

Le festival Nuits Sonores essaye, cette année, de s'adapter et de proposer une 18è édition "hors série". "Ca signifiait faire une édition assise" explique son directeur Vincent Cary "alors que l'on est un festival debout depuis 18 ans. On essaye de garder l'identité du festival, en restant aux usines Fagor, avec une programmation artistique assez pléthorique, sur deux scènes, et pendant 5 jours."

Les organisateurs vont également faire des efforts en terme de présence sur les scènes locales et de parité dans la programmation, en y intégrant de jeunes artistes émergeants. Le programme de ce festival programmé du 20 au 25 juillet 2021 sera dévoilé le 27 mai.

Les "concerts debout" vont devoir patienter

Même difficulté du côté du Kraspek Myzik, basé sur les pentes de la croix-Rousse, dont la spécialité est également d'organiser des concerts "debout". Cette salle de 80 places ne rouvrira pas tout de suite. Des concerts "hors les murs" sont tout de même envisagés cet été. 

Au Transbordeur, deux concerts "assis" pourront avoir lieu en juin avec la structure Mediatone, dont un concert de Human Beat box "BeryWam" le 12 juin

Le rock au point mort

Le Sonic, salle de rock expérimental, est "plutôt content d'être encore là", comme le confirme Stéphane, son gérant. La programmation annoncée pour septembre avec des artistes américains et russes a été repoussée au mois d'octobre. "Mais on enregistre tous les jours des annulations ou des reports jusqu'à fin 2022, malheureusement". La péniche du Sonic est situé à deux pas de la gare de Perrache et au commencement du vieux Lyon