Déconfinement."Je ne laisserai aucun employé sur le chemin", un traiteur de Vénissieux (Rhône) dans une situation tendue

Chef cuisinier-traiteur à Vénissieux, dans le Rhône,, Christian Garcin, 63 ans, a dû arrêter son activité à cause du confinement en mars dernier. Il est aujourd'hui inquiet pour son entreprise, mais aussi pour ses salariés. Avec son associé, ils font travailler une cinquantaine de personnes. 

Son carnet de réservations était bien garni. Anniversaires, mariages, repas d'entreprises... Une bonne saison s'annonçait. Mais Christian Garcin a vite déchanté avec l'arrivée du coronavirus et du confinement mi-mars. 
Toutes ses commandes ont été annulées. 

"Il n'y a plus rien à l'heure actuelle, déplore le traiteur dépendant des événements, ça ne devrait pas revenir avant septembre. Si ça revient, on sera bien content". 
 

"On retrouvera nos clients l'an prochain" 

Après une longue expérience professionnel dans le domaine de la restauration, il s'est mis à son compte il y a 15 ans, en lançant son activité de traiteur La Verr'in à Vénissieux près de Lyon. 
 

Depuis son activité à bien évolué. Il a dû embaucher plus de personnel au cours des années. Les 3/4 de son chiffre d'affaires sont réalisés avec les entreprises, le reste, avec les particuliers. Les annulations en série, un coup dur pour le sexagénaire : "On travaille d'habitude avec près de 450 clients différents. Et du jour au lendemain, tout s'est arrêté. On était encore en négociations avec le festival de Pérouges, le salon du randonneur a été annulé fin mars... On retrouvera nos clients l'an prochain, mais en ce moment, on n'a pas de gagne-pain". 
 

Pas de prime de 1500 euros pour le traiteur 

Durant cette période, Christian Garcin n'a pas vu d'argent rentrer dans ses caisses. Avec sa trésorerie, il pense tenir jusqu'à septembre, pas plus. Pour aller au-delà, "il va falloir se battre pour trouver du boulot" ajoute-t-il, réaliste. 

Ses 12 employés fixes sont au chômage partiel depuis le début du confinement. Il en a fait la demande auprès du gouvernement, qui a accepté de verser l'aide promise. Ainsi que la prime essence pour l'entreprise. Le traiteur s'entretient régulièrement avec ses employés par téléphone. "Je leur ai dit que je ne laisserai aucun d'eux sur le chemin" confie-t-il.

Lui s'est gardé de faire toute demande de prime de 1500 euros à titre personnel. C'est son choix. Christian juge que d'autres personnes en ont plus besoin que lui. De même pour son associé, Alexandre Dallery, 37 ans, gérant de 2 boulangeries et d'une pâtisserie-chocolaterie. C'est leur démarche solidaire. "La situation est dure, mais on n'a pas de solution. Ca va permettre de sauver l'entreprise et de repartir. En attendant on fait petit". Christian vit donc avec le salaire de sa femme, comptable de profession. 
 

"Toujours de l'espoir"

Malgré la crise annoncée, Christian Garcin reste positif. Le confinement lui a permis de réfléchir. Dès la reprise d'activité, il entend ne laisser personne au chômage. Il a même songé à la mise en place d'une prime envers ses collaborateurs, pour compenser les 2 mois de perte de revenus. 

Et pour ses clients, Christian et son associé ont pensé à proposer des cocktails sur des petits plateaux individuels, pour éviter que tout le monde ne se serve dans le même plat. "On a réfléchi et trouvé des solutions. On a soumis ces idées aux clients, on attend donc que ça fasse son chemin et que ça revienne pour se lancer. J'ai toujours de l'espoir !" conclue-t-il

C'est cet espoir qui donne à Christian l'envie de retourner aux fourneaux, auprès de ses collègues et collaborateurs, pour de nouveau, préparer un mariage, un séminaire, un anniversaire, et "rendre les gens heureux" comme il dit
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