Manifestation contre la nomination de Michel Barnier : "C'est une injustice démocratique", plus de 5000 personnes à Lyon selon la préfecture

Des partis de gauche et de nombreuses organisations syndicales ont appelé à manifester ce 7 septembre dans toute la France pour dénoncer le "coup de force" d'Emmanuel Macron et son choix de nommer Michel Barnier au poste de Premier ministre. A Lyon, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées place Bellecour. Des manifestations ont également eu lieu à Saint-Etienne (Loire) et Privas (Ardèche).

Première manifestation de la rentrée pour une multitude de collectifs et de partis de gauche (EELV, Génération.s, NPA, PCF, UNEF...), à l'exception du Parti socialiste et de la CGT, ce samedi 7 septembre. Des rassemblements étaient prévus dans toute la France, initialement à l'appel de deux organisations étudiantes pour dénoncer les tergiversations d'Emmanuel Macron à choisir un Premier ministre et son refus de nommer Lucie Castets proposée par le Nouveau Front Populaire (NFP) fin août.

Mais depuis la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre le 5 septembre, la gauche veut une revanche contre cette "élection volée", selon les propos de Jean-Luc Mélenchon, les élus LFI du Rhône ont annoncé leur présence au rassemblement lyonnais ce 7 septembre. 

Dans le Rhône, les élus de gauche ont vivement critiqué le choix du Président de la République accusé d'avoir joué le jeu du Rassemblement national. "Emmanuel Macron s’assoit sur le vote des Français avec la nomination de Michel Barnier (...) C'est une trahison des électeurs, une trahison du Front Républicain.", a écrit Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon sur le réseau social X. La députée EELV du Rhône, Marie-Charlotte Garin dénonce, quant à elle, des "arrangements" avec la "bénédiction du RN" et une "insulte au fonctionnement de nos institutions et aux résultats des urnes". Le NFP était arrivé en tête des élections législatives et récoltait 182 sièges à l'Assemblée nationale.

Danger pour la démocratie

À Saint-Etienne, le cortège est parti à 16 heures de la gare du Clapier pour rejoindre la place Jean Jaurès tandis qu'en Ardèche, la manifestation a lieu devant la préfecture de Privas. À Lyon, le rassemblement, organisé dès 15h à la Place Bellecour a réuni plusieurs milliers de personnes, 5 100 selon la préfecture du Rhône. Dans la foule, des pancartes très explicites résument le sentiment général des participants, révoltés face à la décision d'Emmanuel Macron de ne pas nommer un Premier ministre issu des rangs de la gauche. "Si on nous demande d'exprimer notre avis, il faut le respecter quand on le donne", explique une jeune femme.

"Destitution" est le maître-mot de ce rassemblement. "On est face à une situation dangereuse pour la démocratie", estime un manifestant affilié à La France Insoumise. Lui rappelle que les Gilets jaunes ne sont pas si loin, à peine six ans. "Ces mouvements, auxquels on a fait que répondre par la violence, cela ne peut pas continuer", poursuit cet habitant de Vénissieux.

Du côté des écologistes, la nomination de Michel Barnier est vécue comme une douche froide : "C'est un scandale" après la victoire du NFP aux législatives. "On fait comme si ce résultat n'avait pas existé", s'insurge une militante. "Les Républicains sont arrivés en 4e position des législatives, le vote des Français n'a pas été respecté, c'est une injustice démocratique ! ", explique un jeune homme qui se présente comme militant insoumis. Manifester reste le moyen d'exprimer son mécontentement et sa volonté de se battre pour ses idées. "On n'a rien sans rien", estime-t-il.

D'autres jugent que la gauche a encore des cartes à jouer : "grève générale ou censure [du gouvernement par l'Assemblée, NDLR] !", propose une manifestante. Après les élections de juillet dernier, l’Assemblée nationale est divisée en trois blocs et dépourvue de majorité absolue. Le NFP ne peut agir seul pour renverser un gouvernement. Il faudra que plusieurs groupes parlementaires choisissent de voter ensemble la motion de censure : 289 voix sont nécessaires. Un scénario difficile à envisager, sauf en cas de soutien du Rassemblement national et son apport de 126 voix. Le parti de Marine Le Pen a déjà voté en faveur de motions de censure déposée par LFI et la Nupes. 

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