"Déni de démocratie", "honteux et cynique" ou "homme de qualité et de consensus" : réactions contrastées après la nomination de Michel Barnier

L'ancien député savoyard Michel Barnier a été nommé Premier ministre, ce jeudi 5 septembre, par le président Emmanuel Macron après deux mois d'incertitude. Des proches de l'ancien négociateur du Brexit ont salué cette nomination, tandis que d'autres personnalités politiques regrettent un choix "déconnecté".

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Sa nomination divise. Et ce, même jusque dans son propre camp. Michel Barnier, ancien député savoyard et négociateur européen en charge du Brexit, a été désigné Premier ministre, ce jeudi 5 septembre, par le président de la République.

Ce choix a notamment été salué par plusieurs membres de son parti, Les Républicains. Laurent Wauquiez, qui a laissé sa place à la présidence de la Région Auvergne-Rhône-Alpes ce jeudi au profit de Fabrice Pannekoucke, a adressé ses félicitations à Michel Barnier : "C'est un homme d'une grande qualité qui a tous les atouts pour réussir dans cette difficile mission qui lui est confiée", a-t-il écrit sur le réseau social X.

Hervé Gaymard, président du conseil départemental de la Savoie, poste qu'a occupé Michel Barnier pendant plus de 17 ans, s'est réjoui "comme tous les Savoyards de cette marque de confiance du président de la République pour Michel Barnier, qui par sa longue expérience locale, nationale et européenne et son sens du dialogue aura à cœur d'œuvrer pour ce bien public dont la France a tellement besoin."

"À titre personnel, compte tenu de l'ancienneté de nos relations, et au nom du conseil départemental qu'il a présidé, je lui adresse toutes mes félicitations, mes encouragements et mon soutien", a poursuivi Hervé Gaymard.

"C'est un homme d'Etat. Un homme de consensus et de négociation comme il l'a prouvé lors des négociations du Brexit, ce qui est indispensable dans la période que nous connaissons", affirme à l'AFP le député du Val-de-Marne Vincent Jeanbrun (LR), persuadé qu'il parviendra à rassembler "bien au-delà de son camp".

"C'est l'une des rares personnalités politiques à pouvoir afficher une expérience solide aux échelons à la fois territorial, national et européen", se réjouit la sénatrice LR Agnès Evren, qui évoque une "méthode Barnier" qui "allie respect de son interlocuteur et solidité des convictions".

"Honteux et cynique"

Mais au sein-même du parti Les Républicains, le choix de Michel Barnier ne fait pas l'unanimité. Il représente "tout ce que les Français ne veulent pas. Il est stratosphérique, déconnecté et il continuera ou finira de tuer la droite", déplore un parlementaire LR auprès de l'AFP.

Localement, dans les Alpes du Nord où il a été député, la nomination de l'ancien négociateur du Brexit ne convainc pas : "50 jours de tergiversations pour balayer d'un revers de la main le choix des Français. C'est un déni de démocratie. Honteux et cynique", a déclaré Christophe Ferrari (PS), président de la Métropole de Grenoble. "Macron a trahi le vote des Français", a également écrit Cyrielle Chatelain (EELV), députée iséroise, sur ses réseaux sociaux.

D'autres figures de la gauche ont également critiqué ce choix : "Élu depuis 1973, il cumule 51 ans de mandat. politicien professionnel, casé et recasé au gré du vent, commissaire européen rémunéré pour ouvrir à la concurrence et délocaliser... C'est tout sauf le changement", a écrit François Ruffin sur ses réseaux sociaux.

"L'élection a été volée aux Français", a dénoncé jeudi le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon après l'annonce de la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, tandis que le patron des socialistes Olivier Faure a estimé que "nous entrons dans une crise de régime".

Découvrant "un Premier ministre qui est nommé avec la permission et peut-être sur la suggestion du Rassemblement national", Jean-Luc Mélenchon a appelé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux "à la mobilisation la plus puissante que possible" ce samedi à l'occasion de plusieurs rassemblements organisés partout en France.

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