Violent incendie dans un immeuble squatté près de Lyon, le maire pointé du doigt

Un incendie s'est déclaré dans la nuit du 3 décembre, vers 1h du matin à Caluire-et-Cuire, près de Lyon. Ce mardi matin, la préfecture faisait état de quatre blessés, dont deux graves, 47 personnes ont été examinées par les secours. Des élus d'opposition estiment que "la responsabilité du maire est engagée".

Ce mardi 3 décembre au matin, des opérations de secours étaient toujours en cours. Près de cinquante personnes ont été victimes d'un incendie dans un immeuble situé Montée de la Boucle à Caluire-et-Cuire, près de Lyon. Le bilan, fourni par les autorités, faisait état, au petit matin, de deux blessés en urgence absolue et deux blessés en urgence relative. Deux d'entre elles se seraient défenestrées, selon une source.

D'autres personnes "impliquées ont été prises en charge et examinés par les secours. Les victimes ont été transportées par l’intermédiaire d’un bus TCL réquisitionné vers un centre d’accueil de la Croix-Rouge. Une cellule d’urgence médico-psychologique a également été activée", a indiqué la préfecture du Rhône dans un communiqué. Les personnes, désormais à la rue, ont été accueillies dans un gymnase voisin en attendant des solutions de relogement d'urgence.

L’intervention rapide et massive de 139 sapeurs-pompiers et des équipes du SAMU 69 a permis de maîtriser l’incendie vers 03h31. 22 policiers nationaux sont également intervenus pour établir un périmètre de sécurité.

Préfecture du Rhône

"Un bâtiment dangereux"

Plus tard dans la journée, des élus d'opposition n'ont pas manqué de rappeler l'histoire de ce lieu et de soulever des interrogations. Selon différentes sources, il était squatté depuis un an environ. Situé sur la commune de Caluire-et-Cuire, il appartient à la ville de Lyon voisine, suite à un legs.

"La ville de Lyon avait porté plainte à l'époque, mais n'avait pas souhaité faire évacuer le squat alors qu'il était encore temps", d'après le directeur de cabinet de la ville de Caluire.

La ville de Caluire a toujours considéré que le bâtiment était dangereux. L'installation électrique n'était pas aux normes. Une partie d'un mur s'était effondrée. Le risque était réel. C'était le sens d'un arrêté que nous avions pris pour interdire son habitation, mais il avait été attaqué par des associations.

Vincent Amoros, directeur de cabinet de la ville de Caluire-et-Cuire

"La responsabilité du maire de Lyon est engagée"

De son côté, Pierre Oliver, élu d'opposition à la ville de Lyon dénonce "un scénario écrit d'avance" et écrit : "la responsabilité pénale du Maire de Lyon est donc ici engagée".

Maintes fois en conseil municipal, nous avons dénoncé l’hypocrisie de cette soi-disant politique de l’hospitalité pratiquée par cette majorité. Il y a 12 jours, le Maire de Lyon a fait preuve de la même passivité avec l’ancienne école Gilibert située dans le 2e arrondissement, ne demandant pas son évacuation.

Pierre Oliver, président du groupe Droite, Centre et Indépendants - Ville de Lyon

Contactée à ce sujet, la ville de Lyon n'avait pas encore donné suite à nos sollicitations en milieu d'après-midi.

L'origine du sinistre n'est pas déterminée, "une enquête est en cours" nous a-t-on précisé.