Au lendemain de la manifestation du 1er mai à Lyon, la ville panse ses plaies. Le long du parcours qui a été émaillé d'incidents violents, ce matin du 2 mai, les commerçants découvrent, stupéfaits, l'étendue des dégâts. Vitrines cassées, magasins pillés, mobilier urbain dégradé, les Lyonnais se réveillent avec la gueule de bois.
Sam balaie devant la porte de son magasin. Il nettoie les morceaux de verre éparpillés. Son agence immobilière a été, relativement, épargnée. Des tags en façade et une vitrine brisée. Il dit avoir eu de la chance. En 25 ans de présence sur le cours Gambetta, il avoue "n'avoir jamais vu ça".
J'étais chez moi, mais j'ai eu un pressentiment. Je suis revenu à l'agence. J'ai vu les blacks bloc s'en prendre à la vitrine. Je leur ai dit que la police arrivait, ils se sont sauvés. J'ai eu de la chance !
Sam, gérant d'une agence immobilère
"Scènes de guérilla"
Un peu plus loin, sur l'avenue, des agents de la métropole de Lyon ramassent les débris suite aux incendies sur les abris bus. "On a commencé à 6 h ce matin, on n'arrête pas, c'est la première fois que je vois autant de dégâts après une manifestation" raconte l'un d'eux.
Tout le long des grands axes du cortège, quasiment toutes les enseignes de magasins ont été saccagées. Banques, agences d'intérim, magasins d'alimentation de quartier. Pillés, dégradés, fracassés. Des scènes de chaos selon les témoins croisés ce matin dans les rues de la ville.
Une dizaine de stations de métro ont été, elles aussi, vandalisées ou taguées. Ce matin, il faut procéder aux réparations d'urgence et nettoyer les panneaux d'information.
Qui va payer ?
Dans cette supérette de quartier, il faut passer à travers les rayons qui ont été renversés, éviter les caisses enregistreuses mises à terre et faire les comptes. "Ils sont restés une heure dans le magasin, ils ont tout volé" selon le gérant. "Les forces de l'ordre étaient débordées" selon un autre témoin de la scène.
Lors d'une précédente manifestation, ils m'avaient déjà cassé la vitrine, les assurances avaient pris en charge, mais avec une franchise. Que va-t-il se passer maintenant ?
Une gérant d'agence de voyages
Le maire de Lyon, en visite dans le quartier, au lendemain des incidents, a dénoncé "ces actes abominables et inadmissibles". Il en appelle à la création d'un fond d'indemnisation.