C'est une figure lyonnaise qui s'en est allée. Bernard Chardère, est décédé dans la nuit du 24 au 25 août à Lyon. Cinéphile, critique, réalisateur et écrivain, l'homme avait œuvré pour la protection et la valorisation du site où les frères Lumière avaient tourné le premier film de l'histoire du cinéma.
Le communiqué de presse est arrivé à la mi-journée dans les salles de rédaction. L'institut Lumière y annonce le décès de l'un de ses fondateurs, Bernard Chardère. "Il s'est éteint paisiblement dans la nuit du 24 au 25 août, dans l'appartement qu'il occupait à Lyon, dans le quartier d'Ainay" précise le communiqué. Il avait presque 93 ans.
Un homme d'image
Né en 1930, dans l'Ain, l'homme restera une figure de la cinéphilie et de la vie culturelle lyonnaise. En 1952, encore étudiant, il lancera la revue Positif. Une revue qui fait référence encore aujourd'hui dans le milieu du cinéma. Auteur et producteur de courts-métrages, il écrivait beaucoup aussi.
Passionné par l'image, il devient directeur de la Fondation Nationale de la Photographie en 1978. Quelques années plus tard, avec Bertrand Tavernier (autre Lyonnais disparu) il participera au sauvetage des usines Lumière. Il deviendra le directeur de l'Institut Lumière. Là où fut tourné le premier film de l'histoire du cinéma en 1895.
En 1998, lors de l'inauguration de la salle Louis Lumière, il rappelait le combat qui avait été mené pour la sauvegarde du site.
Le hangar a été sauvé par le gong de la crise immobilière, les promoteurs ont levé le pied et, du coup, la mairie a acheté le bâtiment et le parc. C'est une bonne chose.
Bernard Chardère, en 1998 sur France 3 Rhône-Alpes
"Un personnage"
Thierry Frémaux, l'actuel directeur de l'institut Lumière, a commencé sa carrière avec Bernard Chardère en tant que bénévole. Il reconnait avoir "beaucoup appris avec lui".
C'était un personnage. Il était de ces personnages dont l'implication devient un exemple. L'institut Lumière, au départ, n'était pas facile à faire vivre. Son obstination, son exigence, ses comportements relativement excentriques ont permis de le faire vivre.
Thierry Frémaux, directeur de l'institut Lumière
En hommage, le festival Lumière a créé il y a quelques années un Prix Bernard Chardère. Un prix qui récompense un(e) critique de cinéma.
L'institut Lumière, dans son communiqué, évoque un "militant de la décentralisation culturelle, pour l'anarchisme des goûts et le soin à accorder au patrimoine".
Bernard Chardère allait avoir 93 ans le 21 septembre 2023.