Les écologistes d'EELV, première force d'opposition dans la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, ont négocié à Lyon toute la nuit avec les autres partis de gauche, Parti Socialiste, Communiste et La France Insoumise, pour établir une fusion au second tour.
Les écologistes d'EELV, première force d'opposition dans la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, ont négocié toute la nuit avec les autres partis de gauche pour établir une fusion au second tour.
Après cette longue nuit les liens semblent toujours aussi sérieux entre les 3 forces d’opposition que sont EELV, le PS et La France Insoumise / Parti Communiste: Fabienne Grébert, Najat Vallaud-Belkacem et Cécile Cukierman se sont montrées en pleine forme lundi 21 juin pour une conférence de presse qui avait pour objectif d’officialiser cette union.
EELV : le feu vert pour le 2e tour
Les écologistes ont créé la surprise lors du 1er tour avec près de 15% des voix. En additionnant tous les taux, l’opposition de gauche arrive à 31,41% des voix, difficile d’atteindre les 43,7% du président sortant (LR) Laurent Wauquiez. "Les chiffres ne sont pas simples, mais si vous êtes fatalistes, vous ne faites pas de politique" lance Najat Vallaud-Belkacem. "La politique ce n’est pas de l’arithmétique" dit-elle en affichant sa volonté (qui a le mérite d'être clair) de "déloger Laurent Wauquiez".
Une liste avec 230 noms, pas plus
Cette alliance a-t-elle été difficile à réaliser ? Fabienne Grébert ne répond pas directement: "elle repose sur une volonté de 3 femmes qui s’unissent pour battre la droite et l’extrême-droite, et porter un projet de transition écologique, de justice sociale et de renouveau démocratique." Selon elle plusieurs thèmes réunissent les 3 partis: la primauté de la santé, une alimentation saine et locale, des alternatives à la voiture individuelle et des conditions dignes d’éducation dans les lycées.
230 noms ont été choisis pendant cette longue nuit de négociation. A la question de savoir comment s’est déroulée la répartition, il n’y a pas eu de réponse précise. Najat Vallaud-Belkacem se contente de répondre: "c’est un travail très classique qui consiste tout simplement à nous retrouver et à nous rassembler", pas plus de précision pour l'instant donc.
Pour Cécile Cukierman: "Il y a eu les échanges nécessaires, qui prennent le temps qu’il faut. Nous savons tenir nos engagements. Nous ne faisons pas des paroles en l’air."
Le Lyon-Turin sera-t-il accepté par EELV ?
Au sujet du Lyon – Turin, un projet qui divisait jusqu’à présent le PS et EELV, Fabienne Grébert évoque du bout des lèvres l'acceptation de ce projet, qui a toujours été combattu par son parti jusqu'à présent. Elle le répète une nouvelle fois: "nous nous rassemblons sur un sujet commun, c’est la nécessité du fret ferroviaire. Je pense que nous allons nous retrouver sur l’idée de commencer à faire du fret ici et maintenant. Le Lyon – Turin doit être mis en service en 2035 ou au pire en 2040. Ça ne nous empêche pas de faire des choses préalablement."
Sur ce sujet Najat Vallaud-Belkacem précise que seuls les accès entre Lyon et le tunnel transalpin sont de la compétence de la région: "Comme nous sommes toutes d’accord pour faire du ferroviaire, construire les accès et les financer ce sera quelque chose sur lequel nous nous rejoignons clairement".
La longue nuit
Dans la nuit, autour de la même table, Fabienne Grébert, Eric Piolle, et Bruno Bernard ont rejoint une dizaine de négociateurs envoyés par le Parti Socialiste, Communiste et La France Insoumise pour des discussions, autour de plusieurs bouteilles d'eau et quelques chips, qui ont duré jusqu'à ce milieu de journée lundi.
En peline nuit, nos envoyés spéciaux ont recueilli le témoignage de Bruno Bernard, président (EELV) de la Métropole de Lyon, à la sortie de ces négociations. Il regrette une "abstention très forte" : "les sondages nous annonçaient 4e ou 5e, ils se sont complètement trompés. On a fait un score très honorable. Mais le 2e tour va être compliqué. Il faut convaincre les abstentionnistes de voter. C'est une très bonne nouvelle que le Rassemblement National soit derrière nous. Il faut se donner les chances de gagner dimanche prochain, c'est encore possible."
Les listes du second tour doivent être déposées en préfecture avant mardi 18h.