Avec 9,87% des suffrages exprimés, Bruno Bonnell a manqué de peu la barre des 10%, nécessaires pour se maintenir au second tour des élections régionales. Jusqu’au bout, le candidat soutenu par la majorité présidentielle a cru pouvoir y parvenir. Le récit de sa soirée électorale.
"D’abord on mange, après on parle !" Lors de son arrivée à son quartier général au Britannia à la Part-Dieu à Lyon, quelque peu avant 20h, Bruno Bonnell, le candidat soutenu par LREM aux élections régionales est détendu. Quelques minutes plus tard, en découvrant ses premiers résultats, c’est un la désillusion. Avec 9,4% des suffrages exprimés, les comptes ne sont pas bons, mais pas encore définitifs. "Alalala", soupire-t-il en se servant un verre.
Le candidat de la majorité veut encore y croire : "j’en appelle au sursaut de notre électorat au second tour parce que nous y serons !" entonne-t-il. Il faut dire qu’il a encore un atout dans sa manche : le vote des métropoles, dont les bureaux ferment à 20h, et où se trouve le noyau dur de son électorat. "Les sondages évoluent d’heure en heure, nous verrons bien ce qu’il va se passer", avance-t-il, confiant.
Changement de ton
Une heure plus tard, le ton n’est plus le même. Les comptes ne sont toujours pas bons. Le spectre de l’élimination n’est plus très loin. Sur le plateau de France 3, il admet à demi-mot sa défaite : "La déception est réelle, c’est comme raté les quarts de finale d’un championnat du monde à l’échelle de la région", explique-t-il. Sa comparaison a le mérite de le faire sourire.
Son intervention télévisée terminée, il se rend à la préfecture, où subsistent ses derniers espoirs. "Il est actuellement 21h41, tant que l’on n’aura pas dépouillé 80% des vote, on ne saura pas !" nous confie-t-il dans la voiture. Il veut encore y croire : "Ce que l’on sait, c’est que sur la ruralité, on a clairement un déficit de notoriété, mais d’après les chiffres que je viens d’avoir, on est à 13-14% dans les métropoles donc les équilibres vont se faire maintenant."
La douche froide
En arrivant à la Préfecture de Région (qui est également la Préfecture du Rhône ndlr), Bruno Bonnell est entouré d’un petit comité. En traversant les beaux salons du XIXe siècle de l’institution, il garde son ton jovial, et pose la question qui le taraude l’esprit : "est-ce qu’il y a les résultats quelque part ?"
Très vite, les résultats définitifs tombent. Le candidat de la majorité ne sera pas au second tour. Il a échoué à 9,87% des scrutins exprimés. Enfin, Bruno Bonnell s’admet vaincu, mais ne cache pas sa fierté : "on a fait une belle campagne. On a bien joué mais c’est comme à la fin d’un match, on a bien joué mais on n’a pas cadré". Au total, 2 200 votes lui ont manqué pour se qualifier au second tour.