Avec 12,33% des suffrages exprimés, Andréa Kotarac, le candidat soutenu par le Rassemblement National, est qualifié pour le second tour des élections régionales. Pourtant, il réalise 10 points de moins que ce que prédisaient les sondages. C'est la douche froide.
La soirée débute mal pour Andréa Kotarac le candidat soutenue par le Rassemblement National aux élections régionales de 2021. Il a choisi un rooftop, un toit-terrasse en plein cœur du quartier Confluence à Lyon dans le Rhône, pour y passer sa soirée électorale. La météo en a décidé autrement, le discours se tiendra à l’intérieur. S’il évite la douche naturelle, les résultats lui font l’effet d’une douche froide : 12,33% des suffrages exprimés alors que les sondages lui donnaient 22 points.
Des dysfonctionnements pointés du doigt
Le candidat d’extrême-droite donne une première explication. Selon lui, les dysfonctionnements qui semblent avoir émaillé l’élection, notamment le fait que certains électeurs n’aient pas reçu toutes les professions de foi, explique en parti son score. "Quand on voit un tel taux d’abstention, je crois qu’il faut aussi faire le minimum pour que les gens puissent se déplacer, puisse analyser le programme de chacun des candidats. Cela n’a pas été le cas dans notre région. J’espère qu’au second tour cela sera mieux", dénonce-t-il.
Dans une petite pièce où il s’isole avant de retrouver ses partisans, il ressasse "10 points c’est énorme !" Devant eux, il a le sourire, mais il a des airs de façade. "Nous le savons, ces résultats ne reflètent absolument pas la réalité des rapports de force dans notre région !" L’argumentaire déclenche les applaudissements. "Quand on a Laurent Wauquiez qui peut être à plus de 40% alors qu’en réalité c’est seulement 10 ou 15% des électeurs, c’est un triste jour pour la démocratie", affirme-t-il.
Une abstention qui ne profite pas au RN
Pour la première fois, l’abstention ne profite pas au Rassemblement Nationale. Seul un quart des ouvriers ont voté au niveau national, une manne qui est historiquement le ciment de l’électorat du parti de Marine le Pen. "L’abstention ne nous sert plus et les gens qui veulent contester le système vote pour nous mais ne se déplace plus. Il est là le problème. Nous, on leur dit ‘allez voter’ pour faire un contrepouvoir à Laurent Wauquiez qui a tous les pouvoir aujourd’hui et qui gère la région avec du clientélisme", explique Christophe Boudot, le président du groupe RN au conseil régional.
Andréa Kotarac a dorénavant 5 jours pour remobiliser son électorat.