Eleveurs: François Hollande défend le plan d'urgence mais les barrages persistent

François Hollande a mis la pression ce jeudi 23 juillet à Dijon sur la distribution, les abatteurs et les transformateurs pour parvenir à une hausse des prix et tenter d'enrayer un mouvement d'éleveurs toujours actif, des barrages routiers bloquent l'accès à Lyon .

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Le président de la République a rencontré des représentants d'organisations agricoles dans le cadre d'un déplacement initialement

consacré à la viticulture.
Confronté à une contestation grandissante, le gouvernement a annoncé mercredi un plan d'urgence doté de plus de 600 millions d'euros en faveur des éleveurs en difficulté.
L'objectif: relever les prix payés aux éleveurs, pour le porc comme pour le boeuf,
et desserrer l'étau de leur dette. L'Etat va ainsi engager avec les banques une
restructuration de l'ensemble des dettes à moyen et long terme.
Sur les prix, "des décisions ont été prises et vont maintenant se traduire, car
nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable
pour rémunérer les producteurs, mais également les abatteurs et les transformateurs
qui doivent rendre des comptes", a déclaré M. Hollande, évoquant "toutes les productions", lait et viande notamment.
Auparavant, sur RTL, Manuel Valls avait lancé un "appel" à la "responsabilité"
des "abatteurs" et des "industriels". "C'est essentiel que les prix augmentent
dans les filières du boeuf", a-t-il répété, dans la droite ligne des conclusions
du rapport du médiateur des relations sociales agricoles remis mercredi soir au
ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Le Premier ministre, qui a par ailleurs annoncé la "généralisation" de "l'approvisionnement
local" en viande dans les restaurations collectives d'Etat, poursuivra son travail
de conviction ce jeudi lors d'un déplacement en Gironde.
Cette généralisation fera l'objet d'"actions immédiates", notamment via des "révisions de clauses", a précisé M. Hollande, qui a également évoqué la "contractualisation" des négociations et promis de redoubler d'efforts pour vanter les mérites de l'agriculture française au plan international.
En attendant, le plan gouvernemental a suscité des réactions très mitigées. Le
président de la FNSEA, Xavier Beulin, a annoncé que les éleveurs préparaient de
"nouveaux mouvements dans les deux ou trois jours qui viennent". La colère doit
"pouvoir s'exprimer", a-t-il dit, tout en appelant à la "pondération sur le terrain".
Depuis Dijon, après s'être entretenu avec M. Hollande, le président de la Fédération
nationale des éleveurs bovins (FNB), Jean-Pierre Fleury, a estimé que "les conditions
n'étaient pas remplies pour lever les blocages".
Les barrages installés depuis lundi 20 juillet au matin autour de Caen, où avait débuté le mouvement de colère, ont commencé à être levés mercredi en fin de journée, mais le mouvement s'est propagé à d'autres régions.

Si la situation semblait s'apaiser également en Bretagne et dans le nord du pays,
la tension reste vive dans le centre-est. Les trois principaux accès à Lyon
sont bloqués ce jeudi matin, avec plus de 300 tracteurs engagés.
Le tunnel de Fourvière est notamment fermé dans le sens sud-nord.
"Les exploitants attendent des réponses concrètes sur la revalorisation des prix
à la production", qui "ne sont plus au rendez-vous dans la majorité des filières
alors que les coûts ne cessent d'augmenter", affirment les représentants locaux
de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA).
Selon eux, ces blocages ne devraient pas perdurer demain,vendredi 24 juillet, et ce week-end afin de ne pas perturber les vacanciers, mais l'exaspération des exploitants est forte.

L'exécutif est mobilisé pour éviter que cette crise ne s'éternise au coeur de l'été, à quelques mois des élections régionales et avec une opposition à l'affût.
Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, est ainsi sorti de son silence mercredi pour juger que le plan gouvernemental n'était "pas à la hauteur de la crise de l'agriculture française" et "ne répond(ait) pas au déficit de compétitivité
à relever". La droite "dormait pendant qu'on prenait les premières mesures", a répondu dans Libération M. le Foll, mettant également en cause le plan 2009 du gouvernement Fillon face aux virulentes critiques de l'opposition. Il a par ailleurs appelé de ses voeux, avant une réunion à Matignon, un "conseil formel" avec ses homologues européens. "Il faut aussi que l'Europe prenne maintenant ses responsabilités", a-t-il affirmé.

 

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