Les représentants syndicaux du n°1 mondial de l'homéopathie, dont le siège social est à Messimy dans le Rhône, ont remis 2000 lettres à l'Elysée. Objectif: exprimer leurs inquiétudes sur un éventuel déremboursement de leurs granules.
Six représentants syndicaux de Boiron se sont rendus à l'Elysée vers midi afin de déposer les doléances de chacun des employés de Boiron. Point commun à ces 2000 lettres: la crainte d'une casse sociale en cas de déremboursement de l'homéopathie.
Le contexte
Le 28 mars dernier, les Académies de médecine et de pharmacie ont conjointement pris position pour l’arrêt du remboursement de l'homéopathie. La Haute Autorité de Santé (HAS) tranchera la question en juin.
Les craintes
L'entreprise Boiron emploie 3600 personnes dans le monde dont 2500 en France. Sur le territoire métropolitain, les établissements de distributions sont répartis sur une trentaine de villes et la production sur 3 sites, dont un à Messimy, dans le Rhône.
Pour Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale des laboratoires Boiron, l'impact d'un déremboursement sur les emplois serait majeur. 90% de la production est destinée au marché français, ce qui représente 60% du chiffre d’affaires de Boiron. Une telle décision ferait peser un risque sur plus de 1000 emplois selon la directrice générale.
Certains médicaments homéopathiques sont remboursés à hauteur de 30% par l'Assurance Maladie. Selon la Sécurité Sociale, en 2017, leurs remboursements représentaient 129,6 millions d'euros, sur un total de 19,9 milliards pour l'ensemble des médicaments.