EXPO. Marc Riboud, photographe tendre et discret célébré à Lyon

Marc Riboud était un chasseur de beauté. Dans ses photographies, il cherchait le plaisir visuel. Il a parcouru de monde et a laissé une collection très riche d'images en lien direct avec l'actualité. S'ouvre le 24 février une grande rétrospective au Musée des confluences de Lyon.

Un instant de grâce, une fraction de seconde, une photo iconique.
En 1953, Marc Riboud, le Lyonnais, tout juste arrivé à Paris, saisit le peintre de la Tour Eiffel. Cette photo - en noir et blanc, de l'artisan, pinceau à la main, dans une posture d'équilibriste - le fera entrer à l'agence Magnum. Il quitte alors la capitale pour l'Asie, lui qui a toujours été fasciné par la Chine. 

100 photos pour 100 ans

Le 24 février, s'ouvre une grande exposition au Musée des Confluences. "100 photos pour 100 ans". Son épouse Catherine Riboud a participé au choix des photos et veille sur son œuvre. 

Il était rapide, il essayait d'être invisible, sur la pointe des pieds. C'était très beau de le voir évoluer. Il se levait, se baissait, montait sur un tabouret, reculait, c'était comme une danse.

Catherine Riboud

Marc Riboud attachait beaucoup d'importance à la composition, à la beauté des formes. Il veillait à effacer l'inutile pour obtenir une harmonie parfaite. "Il cherchait cette économie de l'image pour qu'il y ait des lignes qui se dégagent comme dans un tableau" précise son épouse. On retrouve beaucoup de lui-même dans ses clichés. "Le petit enfant sur le pont de Galata à Istanbul en Turquie qui regarde les bateaux, qui regarde le monde, c'est un peu l'image de Marc. Je pense qu'il se photographiait", analyse-t-elle.

Un témoin du quotidien

Flâneur aux aguets et témoin de l’Histoire : la Chine de Mao, la contestation de la guerre au Vietnam en 1967 aux États-Unis, l’indépendance algérienne ou encore la révolution islamique en Iran, il assiste aux bouleversements du monde, se fondant dans le quotidien.
Henri Cartier Bresson disait de lui qu’il avait le compas dans l’œil. La géométrie, toujours, pour révéler la beauté, qu’il cherchait, partout. "À travers cette géométrie, il va mettre de la tendresse, de la poésie. Il pourra dénoncer aussi des faits de société, mais jamais frontalement, toujours en douceur et c'est ça qui est intéressant. Il vous amène vers une deuxième lecture de ses photos", explique Thomas Consani, tireur de Marc Riboud.


Marc Riboud est issu d'une grande famille lyonnaise. Il étudie à l’École centrale de Lyon, mais s’en détourne, rattrapé par sa passion. Il prend ses premières photos à Lyon. Longtemps loin de sa ville natale, il y reviendra pour couvrir le procès Barbie puis pour y exposer dans les années 2000.

Le temps est fait de milliards d'instants et moi, j'essaie de capter de temps en temps un bon instant, un instantané.

Marc Riboud

À Lyon, il était reçu en ami à la galerie Le Réverbère. Ses noirs et blancs du Japon y sont exposés en résonance avec les clichés d’une photographe contemporaine, Géraldine Lay. Pour Catherine Dérioz, la galeriste, "il y avait l'envie de transmettre, que son œuvre reste dans le temps, mais offre la place à la jeune photographie contemporaine et qu'il soit organisé régulièrement, à partir de son corpus, des expositions".

Marc Riboud parlait de la photo sur le vif comme d’un jeu délicieux, un plaisir partagé par tous ceux qui regarderont défiler ce  demi-siècle de photographie.

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