Extradition de l'ancien pizzaïolo mafieux italien détenu en France : l'avis favorable de la justice

Ce jeudi 29 février 2024, la cour d'appel de Lyon a donné son feu vert à l'extradition en Italie d'Edgardo Greco, un ex-membre de la mafia calabraise. Ce dernier, en cavale depuis sa condamnation, a été interpellé il y a un an à Saint-Etienne. L'homme s'était reconverti en pizzaïolo.

Me David Metaxas, le défenseur d'Edgardo Greco, a immédiatement annoncé qu'il comptait se pourvoir en cassation, ce qui suspend la procédure d'extradition de son client. Âgé de 64 ans, Edgardo Greco, surnommé dans la presse "le pizzaïolo mafieux", est un ancien membre de la 'Ndrangheta, une organisation criminelle calabraise. Il a été condamné pour un double meurtre en Italie il y a 18 ans. Il était en cavale depuis cette condamnation.

Retour devant la chambre de l'instruction

Après son arrestation dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 février 2023 à Saint-Étienne, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon avait autorisé l'extradition d'Edgardo Greco placé en détention dans la région. Dans son arrêt du 16 janvier 2024, la Cour de cassation avait invalidé cette décision pour des raisons de procédure. La Cour de cassation avait "cassé et annulé" l'arrêt de la cour d'appel de Lyon du 27 avril, favorable à l'extradition du Calabrais. La chambre criminelle de la Cour de cassation a considéré l'argument technique soulevé par l'avocat d'Edgardo Greco pour contester l'avis émis en avril par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon. Il concernait la composition de la chambre. Un des trois magistrats ayant statué sur la demande d'extradition, n'était pas présent lors de l'audience de l'Italien fin mars 2023.

Extradition confirmée

La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire avait alors demandé à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon de revoir le dossier. Suite à une nouvelle audience le 15 février dernier, la cour d'appel de Lyon a confirmé sa première décision, au grand dam de Me David Metaxas qui craint pour la vie de son client.

"S'il va en Italie, il est mort judiciairement et physiquement. Emprisonné là-bas, il n'en sortira pas vivant (...) notre but est qu'il puisse être rejugé en France", a-t-il dit. En parallèle, l'avocat lyonnais tente également d'obtenir la remise en liberté d'Edgardo Greco. Il s'est pourvu en cassation après avoir essuyé plusieurs refus. Le dernier datant du 8 février dernier. La demande de remise en liberté, sous contrôle judiciaire, d'Edgardo Greco a été rejetée par la cour d'appel de Lyon.

Interpellation à Saint-Etienne

Le sexagénaire, considéré comme "dangereux par Interpol", a été interpellé l'an dernier par la police française grâce à un partage d'informations avec les carabiniers italiens, dans le cadre du projet I-Can (coopération Interpol contre la 'Ndrangheta).
Né le 7 juin 1959, Edgardo Greco a été condamné par la justice italienne à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux assassinats et une tentative d'assassinat commis en 1991, sur fond de guerre mafieuse. Des crimes commis au profit de la mafia calabraise. Son arrestation à Saint-Etienne a mis fin à une cavale de seize années. Après avoir quitté l'Italie, l'homme s'était installé en Allemagne puis en France. Edgardo Greco a travaillé dans plusieurs restaurants italiens de Saint-Étienne. Il vivait sous une fausse identité dans l'agglomération stéphanoise : il se faisait appeler Paolo Dimitrio. C'était un employé modèle en apparence. Entre juin et novembre 2021, il avait même pris la tête de sa propre pizzeria.

Le condamné en cavale avait fait disparaître ses traces. Jusqu'à ce qu'il commette une petite erreur. Elle a permis aux polices italiennes et françaises de l'identifier et de l'appréhender : l'homme s'était laissé photographier pour vanter les mérites de ses pizzas. Son visage est apparu dans le quotidien Le Progrès. Les logiciels de reconnaissance faciale ont fait le reste. 

Depuis son arrestation en février 2023, il a été placé en détention. Quelques jours après son arrestation, le gouvernement italien avait formé une demande d'extradition. Le ressortissant italien s'y refuse.

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