La justice devait statuer ce jeudi 8 février sur la demande de remise en liberté d'Edgardo Greco, connu sous le surnom de "pizzaïolo de la mafia", après l'audience qui s'est tenue le 1er février devant la cour d'appel de Lyon.
Le délibéré est tombé ce jeudi 8 février. La demande de remise en liberté, sous contrôle judiciaire, d'Edgardo Greco, qui se trouve en détention provisoire depuis février 2023, a été rejetée. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux homicides en Italie en lien avec la mafia calabraise, il vivait sous une fausse identité à Saint-Etienne.
"Nous nous pourvoyons directement en cassation", annonce David Metaxas, avocat d'Egardo Greco, joint par téléphone. Il avait déposé cette demande de remise en liberté, la troisième depuis avril 2023, après que la Cour de Cassation a cassé, le 16 janvier dernier, l'arrêt de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Lyon, sur la demande d'extradition formulée par l'Italie.
La Cour de cassation a cassé et annulé la décision de la cour de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon en date du 27 avril 2023, sur un point de procédure : la composition de la chambre. Car parmi les trois magistrats ayant statué sur la demande d'extradition, l'un d'eux n'était pas présent lors de l'audience fin mars 2023 de l'Italien.
Détention provisoire qui s'éternise
Pour l'avocat lyonnais, son client ne peut attendre en maison d'arrêt. "Mon client est en détention depuis un an, nous dénonçons cette procédure qui est toujours au même point depuis un an, il existe des délais raisonnables.", rappelle Me Metaxas. Lui, se dit "confiant" sur la procédure à venir. "La Cour de cassation a déjà cassé une décision de la cour d'appel de Lyon, elle peut le faire deux fois".
Quant à l'état d'esprit d'Edgardo Greco, l'homme serait "fataliste, dans un état anxieux mais ses proches gardent espoir". Concernant l'examen de la demande d'extradition par l'Italie, une nouvelle audience prévue pour jeudi 15 février. "Mon client n'a aucune attache en Italie où il risque la perpétuité, il faut rappeler qu'il a 64 ans tout de même, c'est le risque de passer toute la fin de sa vie derrière les barreaux", insiste l'avocat.
L'avocat s'attend à une année de procédure "le temps d'épuiser les voies de recours".
Une cavale de 16 ans bientôt sur Netflix ?
Début février, l'avocat annonçait sur le réseau social X que l'histoire d'Edgado Greco, qui vivait en France sous le nom de Paolo Dimitri, allait faire l'objet d'un "projet de série" sur Netflix.
Edgardo Greco était en cavale depuis 16 ans lorsqu'il est arrêté par la police française à Saint-Etienne, dans la nuit du 1er au 2 février 2023. Membre de la Ndrangheta, une organisation mafieuse calabraise. Il avait été condamné en Italie à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux meurtres et une tentative de meurtre en 1991. Né le 7 juin 1959, Edgardo Greco s'est installé en France après sa condamnation en 2006, selon le parquet général de Lyon.