Lassés de voir les factures de l'électricité augmenter, certains maires de communes du Rhône demandent la résiliation de leur contrat passé avec un syndicat. D'autres réclament la création d'un syndicat unique de l'énergie.
Quand il nous montre les deux factures, on se dit qu'il n'y a pas photo ! Le maire de Saint-Pierre-la-Palud (Rhône), est excédé. Entre 2022 et 2023, le montant a été multiplié par dix ! En février, il y a un an, la commune payait 4585 euros. Un an plus tard, le montant affiché est de 40 310 euros. Il s'agit uniquement des factures pour les écoles et la cantine.
Le problème, selon lui, vient d'une mauvaise négociation. La commune, comme 140 autres dans le département, passe par un syndicat qui monte un groupement d'achat de l'énergie auprès des fournisseurs. En l'occurrence, EDF.
La facture augmente alors que le marché est à la baisse
Le syndicat de l'énergie du Rhône explique que depuis dix, il proposait des tarifs "souvent en dessous des tarifs réglementés". Mais la reprise d'après Covid, la guerre en Ukraine et l'arrêt de centrales nucléaires françaises ont plombé le marché.
On a renégocié les contrats au pire moment, là où les prix ont fortement augmenté. On s'est retrouvé dans un marché en forte inflation.
Malik Hechaichi, président du syndicat de l'énergie du Rhône
Le maire de Saint-Pierre-la-Palud ne comprend pas : "pourquoi les factures augmentent alors que le marché de l'énergie est à la baisse ?".
Il explique qu'il espérait du syndicat un minimum de sécurité tarifaire. Face à ces hausses, il a décidé de "suspendre les règlements", dans l'espoir "d'arriver à un tour de table rapide."
J'attends de la souplesse et de la réactivité en faisant valoir l'intérêt général pour résilier le contrat
Morgan Griffond, maire (LREM) de Saint-Pierre-la-Palud
D'autres municipalités sont concernées par ces hausses. Certains maires en profitent pour réclamer la création d'un syndicat unique de l'énergie qui aurait compétence sur la Métropole lyonnaise et même sur tout le département du Rhône.
Le maire d'Écully rappelle que les communes sont, de fait, exclues des différents boucliers tarifaires mis en place par l'État. Il pense qu'un syndicat unique permettrait l'achat d'une énergie plus verte et sécurisée.
Des projets en berne
À Saint-Pierre-la-Palud, l'écart entre les deux factures (soit 35 000 euros) correspond, à l'euro prêt, aux coûts des travaux que la commune envisageait autour de l'école. Des plantations d'arbres, la suppression du goudron dans la cour, la réalisation d'espaces verts… Ces projets sont, pour l'heure, arrêtés.