Pour le lancement de la Fête des Lumières 2022 jeudi 8 décembre, la foule était bien présente dans les rues de Lyon malgré le contexte énergétique et les appels à la sobriété. L'événement a aussi toujours la cote auprès d'un public international.
C'était la question à 1 000 euros jeudi soir sur la Presqu'île de Lyon : y avait-il autant de monde que les éditions pré Covid-19 dans les rues pour le lancement de la Fête des Lumières 2022 ? Selon certains, la foule était un peu plus clairsemée que d'habitude, pour d'autres l'affluence était digne de 2019, dernière année "normale". " On a beaucoup de monde dans les rues ", confie Julien Pavillard, directeur artistique de la Fête des Lumières.
Il faudra attendre la fin de l'événement pour faire un bilan comptable fiable du nombre de visiteurs, mais selon Virginie Carton, la directrice d'OnlyLyon, la marque chargée de promouvoir Lyon à l'international, les visiteurs étrangers sont bien présents sur les quais de Saône et de Rhône pour cette édition 2022.
"Par rapport à 2019, on est à 5 points de plus de taux d'occupation dans les hôtels. On a beaucoup d'Italiens, beaucoup d'Espagnols. On a eu du monde dès ce début de semaine dans les hôtels", résume Virginie Carton sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes lors de notre émission spéciale consacrée à la Fête des Lumières.
"J'ai du mal à imaginer qu'il n'y ait plus de Fête des Lumières"
Dans le contexte difficile de crise énergétique et à l'heure où les Français sont appelés à faire preuve de sobriété, ce n'était pas gagné d'assister à une Fête des Lumières à la fois joyeuse et fédératrice. Plusieurs visiteurs que nous avons interrogés nous ont dit se soucier des appels à la sobriété, tout en appréciant de retrouver cette fête ancrée dans le paysage de la ville.
"J'ai du mal à imaginer qu'il n'y ait plus de Fête des Lumières, pour autant je pense que la diminution de la consommation énergétique est une question centrale", affirme par exemple une Lyonnaise à notre micro.
"3500 euros", assure Grégory Doucet
Le maire écologiste Grégory Doucet, emmitouflé dans une épaisse doudoune noire pour échapper à la morsure du froid qui s'est abattu sur la ville depuis quelques jours, a lui aussi défendu cet équilibre entre besoin de faire des économies et plaisir de la création artistique. "La Fête des Lumières, c'est cette combinaison entre des œuvres qui nous en mettent plein la vue, mais aussi des œuvres plus intimistes" défend-il, tout en rappelant que le coût des installations lumineuses, répétitions inclus, s'élève à seulement 3 500 euros grâce à la faible consommation des LED désormais utilisées pour toutes les créations.
Entre lumignons et LED
Le directeur artistique de la Fête des Lumières, Julien Pavillard, défend cette sobriété heureuse. "La sobriété énergétique, ce n'était pas un problème pour nous, car d'année en année on se pose toujours la question de la sobriété. Le matériel vidéo a énormément évolué depuis quelques années. Aujourd'hui, on a du matériel vidéo qui fonctionne en LED et ne consomme pas grand-chose", analyse t-il.
Aux fenêtres des appartements dans le Vieux Lyon, ce sont des lumignons qui éclairent les façades des bâtiments. Comme il y a 170 ans au commencement de la Fête des Lumières. Et certains Lyonnais, allergiques à la foule et aux dépenses liées à l'événement, dont le budget s'élève à 2 millions d'euros, rêvent de revenir au temps des bougies pour les quatre jours de la Fête des Lumières.