Mardi 13 novembre arrive en kiosque "Flush", un trimestriel (dé)culotté qui prend le monde par l'autre bout de la cuvette. Un bel objet couleur PQ qui, dans son premier numéro, n'a pas encore tout à fait trouvé son ton.
"Je tenais un blog, lespisseuses.com. Je faisais des billets d'humeur sur les toilettes des établissements qui reçoivent du public". C'est comme cela qu'Aude Lalo, ancienne communicante de 34 ans, a eu l'idée de ce magazine lyonnais "à la drôle de ligne éditoriale".L'ambition de "Flush" (traduction : chasse d'eau en anglais): parler "de santé publique, d'écologie, d'urbanisme, d'accessibilité, de mixité" à travers le prisme des WC. "Dans le numéro 1, le dossier central est consacré aux conditions sanitaires des migrants mais le sujet peut se décliner à l'infini: les Ehpad avec la perte d'autonomie, les règles, le mouvement #metoo, l'apprentissage de la propreté", énumère la fondatrice.
Son projet a reçu un accueil favorable des entreprises du secteur, trop contentes d'avoir "un canal de communication dédié". Son modèle économique repose justement aux trois quarts sur de la publicité et pour un quart sur les ventes escomptées.
Le résultat ? Un objet léché, agréable à feuilleter, qu'on imagine très bien trôner en bonne place. "Nous passons en moyenne trois ans de notre vie aux toilettes", rappelle Flush.
Un magazine indépendant et impertinent
Sur le plan éditorial, des brèves intéressantes par exemple sur l'absence de tables à langer dans les toilettes pour hommes, un angle sur les "pipis sauvages" en ville, des conseils déco avec des toilettes ambiance "chalet" ou "vagin". Ou une BD très réussie sur le FIL, "le flux instinctif libre", l'absence TOTALE de protection pendant les règles. Un "challenge"...
Mais dans ce premier numéro, le ton, qu'on attendrait décalé et impertinent, manque un peu. Et le dossier principal sur les migrants a du mal à tenir son sujet.
Le magazine est 100% indépendant, porté par une société d'édition baptisée Summertime. Le tirage de lancement est "moyen", assure Aude Lalo, loin par exemple des 120.000 exemplaires de L'Etiquette, le dernier né sur la mode masculine du groupe So Press. Vendu au prix de 6,90 euros, il est désormais disponible dans quelque 4.100 kiosques en France.