Gestion de l'eau et agriculture : quelles solutions pour préserver, tout à la fois, productions agricoles et nappes phréatiques ?

L'agriculture utilise 70% de la consommation mondiale d'eau douce. Indispensable à la vie des animaux et des végétaux, elle en est un élément central tout comme sa gestion l'est devenue dans le monde agricole. Avec le réchauffement climatique, l'agriculture doit, elle aussi, économiser l'eau.

Ça ne vous a pas échappé : il refait chaud, très chaud. Et si les précipitations ponctuelles peuvent être violentes et ravageuses, elles ne sont pas suffisantes pour la terre.

En cause, le changement climatique. Généralisé, rapide et d'intensité croissante. Avec lui, les précipitations baissent en été, les débits d'étiages des cours d'eau diminuent et le niveau moyen des nappes phréatiques aussi. La gestion de l'eau est donc une question centrale pour le monde agricole : il doit s'adapter pour économiser.

En France, la S.A.U (surface agricole utile) occupe près de 27 millions d'hectares, soit la moitié du territoire. Sur ces terres, de l'élevage et des cultures majoritairement céréalières et plutôt assoiffées. Des céréales pour nourrir les bêtes et les hommes.

En Auvergne-Rhône-Alpes, la S.A.U est de plus de 3 millions d'hectares, soit l'équivalent de la Belgique. Et, parce que sans eau, pas de production, un agriculteur sur 5 de la région a recours à l'irrigation. Tout le monde a en tête des images d'arrosage de grands champs de céréales. Mais d'autres solutions sont utilisées et parfois depuis longtemps :

• L'irrigation gravitaire : elle consiste à arroser une parcelle par écoulement d'eau à la surface du sol. La répartition de l'eau dépendant de la topographie, des réseaux de fossés et/ou de canaux peuvent être aménagés.
• L’irrigation par aspersion : l'eau transportée sous pression dans des canalisations est pulvérisée sous forme de gouttelettes.

Le meilleur mode d'irrigation reste le goutte-à-goutte. Performant et durable avec près de 100% d'efficacité d'utilisation de l'eau.

Une eau qu'il faut pomper et stocker. En France 130 mégabassines suscitant une forte opposition, sont déjà opérationnelles.

Comme il n'existe pas de réponse unique à l'économie d'eau dans le monde agricole, chaque territoire doit rechercher ses solutions : pratiques agricoles innovantes, approches agroécologiques, utilisation des technologies numériques, agrovoltaïsme...

Vendredi 16 juin, dans l'info en plus du vendredi, Lise Riger reviendra sur ces questions avec son invitée : Juliette Dusquene. Journaliste indépendante, elle est coauteure avec Pierre Rabhi, des "Carnets d'alerte". L'émission est disponible en replay sur france·tv