Le "grand débat" est lancé officiellement demain en Normandie par Emmanuel Macron. Une consultation nationale sur tous les grands sujets de société que les les maires sont invités à promouvoir . Cette initiative est déjà contestée par les "gilets jaunes" qui lui nient toute légitimité.
"Ce n'est ni une élection, ni un référendum". Dans sa lettre adressée à tous les français, Emmanuel Macron précise la portée et les limites du "grand débat" lancé officiellement mardi en Normandie.Le président de la République sillonnera ensuite le pays pendant deux mois pour expliquer sa démarche.Le chef de l'Etat propose de "baliser" le débat autour d'une trentaine de questions de société mais il écarte d'emblée la suppression de l'ISF, l'IVG , la peine de mort et le mariage pour tous. Cette approche est d'ores et déjà contestée par les gilets jaunes qui y voient une volonté de cadenasser la parole sous une apparence de démocratie participative.
A Civrieux d'Azergue, une petite commune du Rhône et de l'Ain, les avis sont partagés : "Ca ne va rien changer du tout", assure un administré qui prend un café au bar du village. Chez le buraliste, une habitante estime qu'il s'agit là d' "un débat intéressant même si l'on ne sait pas ce qui va en sortir car tout le monde a des avis différents". Dans les cahiers de doléances déjà mis en place dans les communes rurales, "l'injustice sociale" arriverait au premier plan (14%) des préoccupations des français.
Marie-Jeannne Deguet, maire sans étiquette de Civrieux, n'est pas à Paris pour remettre les premières remontées de la population. C'est que la trésorière de l'Association des maires de France n'est pas de cet avis. Elle évoque une grande disparité de retours et conteste la place qu'occuperait prioritairement cette notion d'injustice dans les observations de la population. Elle estime que l'on fait "des focus" sur certaines revendications mais "qui sont plus larges que cela".
Le reportage de Sophie Valsecchi et Sylvie Adam :
Nathalie Nieson, maire sans étiquette de Bourg de péage (Drôme), ancienne député socialiste, est vice-présidente de l'Association des petites villes de France. C'est cette association qui, avec l'Association des maires ruraux, a lancé ces cahiers de doléance dans les petites communes.
Nathalie Nieson reconnaît que ces cahiers de doléances n'ont pas connu le succès escompté ... Aussi a-t-elle décidé de s'investir dans la logique du grand débat national pour redonner une seconde chance aux citoyens de sa commune : "Je vais recevoir les habitants individuellement et aussi collectivement avec les corps intermédiaires qui composent la vie de notre cité".
Nathalie Nieson est invitée par Paul Satis dans le 12/13 du 14 janvier 2019 :