La station-service de la commune de Guillaumes aurait pu disparaître il y a 20 ans. C'était sans compter sur la volonté et l'acharnement du maire. Il a réussi à préserver ce qu'il considère comme un bien public : un modèle "d'économie solidaire" selon lui.
Il y a 20 ans, le maire de Guillaumes (Alpes-Maritimes) faisait le pari de sauvegarder la station-service, qui était sur le point de fermer. "C'était un exploitant privé qui a fait faillite" explique Jean-Paul David.
À l’époque, il prend conscience qu'une telle fermeture n'aurait rien d'anodin dans un territoire comme le sien. "On est la seule station entre Barcelonnette et Entrevaux sur la route des Grandes Alpes. Autant dire que pour les habitants et les touristes ainsi que pour l'attractivité du territoire, c'était une catastrophe économique."
Le village est effectivement situé en zone rurale, perché dans le Haut Pays des Alpes-Maritimes. Malgré sa géographie, Guillaumes reste néanmoins un lieu central, prisé pour son charme atypique. "C'est un bourg commercial, précise le maire. Et c'est surtout une plaque tournante du tourisme sur la route des Grandes Alpes."
Alors, il fallait coûte que coûte préserver la station-service pour que Guillaumes continue d'être un point d'étape pour toute personne visitant la région. "Mon idée c'était de garantir la pérennité, se souvient Jean-Paul David. Je crois beaucoup en l'économie solidaire."
Car au-delà des touristes, la station-service peut également demeurer utile pour les habitants.
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Une idée ambitieuse d'un point de vue économique
Préserver une station-service, qui serait alors gérée au niveau de la municipalité, n'a rien d'une mince affaire. "C'est très compliqué en comptabilité publique" souligne le maire. Il a donc fallu trouver une manière de gérer cet équipement sans que cela ne représente une charge trop importante pour la commune, que ce soit en termes de temps ou d'argent.
"On a d'abord fait appel à une délégation de service public. (...) Nous sommes devenus propriétaires du mur et du fond. Désormais, la station-service fonctionne sur le système de la Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC)."
L'équipement est donc désormais en partie détenu par la commune, qui a installé des services supplémentaires comme une buanderie bio ou la location de vélos électriques en été. Quant au gérant, il s'agit d'un agriculteur local travaillant de manière bénévole.
Vingt ans après avoir repris la station-service, le maire ne cache pas sa fierté d'avoir réussi son pari, espérant que son modèle sera suivi dans d'autres communes rurales. "Notre rôle c'est de rendre service à la population. On veut maintenir les services en zone rurale."
