Les policiers municipaux lyonnais se sentent déclassés par rapport à leurs collègues de Rillieux-la-Pape, Villeurbanne ou Vénissieux. Après l'échec de nouvelles négociations ce lundi après-midi, les 300 agents sont appelés à faire grève ce mardi par une intersyndicale.
"On gagne 300€ de moins par mois comparé aux policiers municipaux de Vénissieux, Rillieux ou Villeurbanne" tonne Edith Kinhouande, brigadier-chef principal de la police municipale de Lyon. Egalement secrétaire générale adjointe à la CGT, elle rejoint ses homologues de l'UNSA, la CFTC et FO pour appeler à faire grève ce mardi 1er mars.
Les policiers municipaux de Lyon ont trois demandes principales: une indemnité de technicité (IAT) maximale pour tous les agents, payer les dimanches en heures supplémentaires et ne plus les compenser en récupération, et appliquer un échelon spécial aux agents après 30 ans de carrière.
"C'est normal que ce soit bien payé car on sacrifie notre vie personnelle" ajoute Edith Kinhouande qui constate que la police municipale lyonnaise est en sous-effectif. "Officiellement nous sommes 300, mais sur le terrain, nous sommes 200."
Evolution des missions
Depuis 23 ans qu'elle est à la police municipale, Edith Kinhouande observe également que les missions changent. "Depuis quelques années, à la demande des agents, nous portons des armes létales. Mais la direction se dédouane et nous demande maintenant de sécuriser les TCL, de faire du travail de police-secours en prenant par exemple des personnes ivres sur la voie publique que les pompiers ne veulent plus prendre en charge, et de faire d'autres missions pour compenser le manque d'effectif dans la police nationale."
Les représentants de l'intersyndicale ont rencontré ce lundi après-midi, pendant trois heures, le directeur général des services de la ville de Lyon. "Ils se sont moqués de nous. Nous n'avons pas obtenu d'avancée pour la totalité des agents" explique la CGT. Les grévistes se réuniront donc mardi à midi devant l'hôtel de ville de Lyon. "Des policiers qui n'ont pas tenu le coup à Lyon et sont allés travailler dans des villes voisines se joindront également à nous" prévient le brigadier-chef.
