Ce vendredi 22 novembre, une grève était prévue pour la réouverture du Carrefour de Givors. Malgré cet appel à la mobilisation et cette réouverture de l'enseigne sous tension, les clients étaient au rendez-vous. Des clients heureux de retrouver leurs habitudes, un mois après les inondations qui ont frappé la commune et causé d'importants dégâts.
"C'est une bonne nouvelle, on est content de voir que ça reprend". Sur le parking, la cliente de l'hypermarché a le sourire. "Moi, j'ai l'habite de faire mes courses ici. Faire mes courses dans un autre magasin, ce n'est pas pratique pour moi", explique une autre cliente, les bras chargés, à la sortie du centre commercial.
Un peu plus d’un mois après sa fermeture en raison des inondations qui ont touché la commune de Givors le 17 octobre, l’hypermarché Carrefour a finalement rouvert ses portes ce vendredi 22 novembre. Une réouverture, mais des salariés mécontents. Une intersyndicale a appelé l'ensemble des salariés de l'enseigne à une journée de grève en ce jour de reprise. Trois syndicats ont appelé à la mobilisation.
Rattrapage
"Carrefour doit prendre conscience que nous ne sommes pas leurs pions à leur disposition et que nous méritons un minimum de considération", ont expliqué dans un communiqué les syndicats.
La tension porte sur le paiement sans rattrapage des jours du 17, 18 et 19 octobre, jours. Durant ces trois jours, les salariés n'ont pas pu accéder au magasin à la suite des inondations.
"On réclame le paiement des trois jours, du 17 au 19 octobre. Ils sont actuellement payés, mais on nous demande de les rattraper, sur un compteur spécifique. Ce que l'ensemble des salariés trouvent inadmissible", explique Damien Croze, secrétaire CGT, élu CSE, de Carrefour Givors.
Sécurité
De son côté, la direction se félicite d'avoir pu rouvrir l'enseigne aujourd'hui. Olivier Duval, le directeur du magasin Carrefour Givors, assure avoir agi au mieux pour assurer la sécurité des salariés : "On ne pouvait pas les laisser rentrer dans le magasin sans un audit de structure. Ce qu'on a fait les deux premiers jours. (Un audit) pour sécuriser l'outil de travail et savoir quand on allait pouvoir accueillir les gens dans le magasin. On a fait venir les pompiers. C'est à ce moment-là, quand on a eu le GO des deux organismes, qu'on a pu faire revenir le personnel".
Concernant ces trois jours d'octobre au cœur de la discorde avec les syndicats, le directeur précise : "Les heures qui n'ont pas été faites sont dans un compteur de récupération, mais en termes de rémunération, il n'y a pas de perte". La direction dit avoir proposé aux salarés de récupérer les heures "sur une période assez longue".
Evénement exceptionnel
Ce 17 octobre, le secteur de Givors a été frappé par une crue dévastatrice. Le parking du centre commercial Givors 2 a disparu sous les eaux et la boue. Les commerces de la galerie marchande ont été dévastés. Des employés se sont même retrouvés bloqués par la montée des eaux. Les rayons et allées de l'hypermarché Carrefour ont été littéralement envahis par près d'un mètre d'eau et de boue. Inacessible pour les salariés, la grande surface a dû fermer ses portes durant trois jours entiers.
La direction estime avoir suffisement accompagné ses salariés à la suite de cet événement exceptionnel. "Il y a le fonds de solidarité qu'on a mis en place pour les accompagner à titre personnel. On a mis en place des kits de produits de première nécessité pour ceux qui avaient été touchés dans leurs habitations", énumère Olivier Duval.
Prime
Les salariés réclament également une prime de 1 000 euros net par personne pour les personnels ayant œuvré à la réouverture du magasin. "On revendique une prime de 1000 euros parce que les conditions de travail ont été assez particulières. Sachant que le magasin a quand même rouvert en l'espace d'un mois, ce qui n'est pas le cas des autres magasins. On estime que la reconnaissance financière est un minimum", a ajouté Damien Croze.
Durant un mois, les salariés de Carrefour ont travaillé d'arrache-pied au nettoyage des dégâts causés par ces inondations. Dans la zone commerciale de Givors, plusieurs enseignes n'ont toujours pas pû reprendre leurs activités.